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Jules LAFORGUE (1860-1887) (Recueil : Des Fleurs de bonne volonté) - Petites misères d'automne

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Jules LAFORGUE (1860-1887) (Recueil : Des Fleurs de bonne volonté) - Petites misères d'automne Je me souviens, - dis, rêvé ce bal blanc ? Une, en robe rose et les joues en feu, M'a tout ce soir-là dévoré des yeux, Des yeux impérieux et puis dolents, (Je vous demande un peu !) Car vrai, fort peu sur moi d'un en vedette, Ah ! pas plus ce soir-là d'ailleurs que d'autres, Peut-être un peu mon natif air d'apôtre, Empêcheur de danser en rond sur cette Scandaleuse planète. Et, tout un soir, ces grands yeux envahis De moi ! Moi, dos voûté sous l'À quoi Bon ? Puis, partis, comme à jamais vagabonds ! (Peut-être en ont-ils peu après failli ?...) Moi quitté le pays. Chez nous, aux primes salves d'un sublime, Faut battre en retraite. C'est sans issue. Toi, pauvre, et t'escomptant déjà déçue Par ce coeur (qui même eût plaint ton estime) J'ai été en victime, En victime après un joujou des nuits ! Ses boudoirs pluvieux mirent en sang Mon inutile coeur d'adolescent... Et j'en dormis. A l'aube je m'enfuis... Bien égal aujourd'hui.

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