Jules LAFORGUE (1860-1887) (Recueil : Des Fleurs de bonne volonté) - Cythère
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Jules LAFORGUE (1860-1887) (Recueil : Des Fleurs de bonne volonté) - Cythère Quel lys sut ombrager ma sieste ? C'était (ah ne sais plus comme !) au bois trop sacré Où fleurir n'est pas un secret. Et j'étais fui comme la peste. " Je ne suis pas une âme leste ! " Ai-je dit alors et leurs choeurs m'ont chanté : " Reste. " Et la plus grande, oh ! si mienne ! m'a expliqué La floraison sans commentaires De cette hermétique Cythère Au sein des mers comme un bosquet, Et comment quelques couples vraiment distingués Un soir ici ont débarqué .... Non la nuit sait pas de pelouses, D'un velours bleu plus brave que ces lents vallons ! Plus invitant au : dévalons ! Et déjoueur des airs d'épouse ! Et qui telle une chair jalouse, En ses accrocs plus éperdûment se recouse !.... Et la faune et la flore étant comme ça vient, On va comme ça vient ; des roses Les sens ; des floraisons les poses ; Nul souci du tien et du mien ; Quant à des classements en chrétiens et païens, Ni le climat ni les moyens. Oui, fleurs de vie en confidences, Mains oisives dans les toisons aux gros midis, Tatouages des concettis ; L'un mimant d'inédites danses, L'autre sur la piste d'essences.... - Eh quoi ? Nouveau-venu, vos larmes recommencent ! - Réveil meurtri, je m'en irai je sais bien où ; Un terrain vague, des clôtures, Un âne plein de foi pâture Des talons perdus sans dégoût, Et brait vers moi (me sachant aussi rosse et doux) Que je desserre son licou.
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