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« Il y a deux sortes de romans : le roman qui nous fait oublier la vie, et le roman qui nous explique la vie. » Qu'en pensez-vous ?

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Mais alors que le merveilleux tend souvent, tout comme le mythe, à structurer une société désordonnée ( à la fin des récits merveilleux, tout rentre dans l'ordre !) c'est à une fin inverse qu'obéit souvent le roman fantastique : le Fantastique semble d'abord voué à déstructurer - ou être l'expression d'une société elle-même destructurée. Là où le fantastique utilise les thèmes, personnages et structures des contes, il en pervertit les fonctionnements, en les combinant pour dévoiler une signification qui est l'absence de signification. Produit d'une société moderne, qui le considère comme un mythe, c'est à dire comme une histoire exemplaire qui définit notre appréhension et compréhension du monde environnant, le Fantastique définit et qualifie la Modernité elle-même. Les oeuvres fantastiques peuvent donc être définie comme des Mythes de la Modernité ! ( cf. L'Eve Future de Villiers de l'Isle Adam, roman fantastique correspondant bien à cette idée de Mythe de la Modernité) è les romans qui « font oublier la vie » sont donc paradoxalement doté d'une puissance d'explication de la vie sans pareille.   III)               Les limites de l'exclusivité d'une telle catégorisation : l'oubli de la dimension critique du roman Cette bipartition du genre romanesque semble exclusive ; or, elle oublie tout un pan du paysage romanesque : les romans, qu'ils fassent oublier la vie ou qu'il l'analyse peuvent aussi la critiquer, option que n'envisage pas notre sujet, quelque peu coupable d'arbitraire .   1)      Le roman qui « fait oublier la vie » la critique aussi souvent  Les romans fondés sur une pure imagination permettant l'évasion se présentent aussi souvent comme des remises en cause des maux de la vie sociale et politique qui viennent troubler l'existence humaine. La critique se fait alors par métaphorisation et symbolisation . Les oeuvre de pures imaginations se révèlent souvent des transpositions de la réalité, présentant de façon illustrée et plus marquée ses dysfonctionnements. Ex : ·                             Les voyages de Gulliver de Jonathan Swift, utopie littéraire camouflant une critique de la vie politique ·                             Le roman rabelaisien contient, en filigrane des aventures rocambolesques et farfelues du géant Pantagruel et de ses amis, une forte satire de la société du XVIe siècle et notamment une critique des abus de la religion ( cf.

« Analyse du sujet et problématisation : Cette phrase établit une bipartition au sein du genre romanesque faisant état de deux catégories exclusives : les romans qui font oublier la vie et ceux qui l'expliquent. Les romans « qui font oublier la vie » sont les romans permettant l'évasion du lecteur hors de sa réalité quotidienne, romans fondés souvent sur une imagination débordante de l'auteur.

Ces romans où règne l'imagination peuvent être qualifiés de romans à tendance fantastique ou merveilleuse. Le romans « qui expliquent la vie » se présentent comme des romans fondés sur une observation de la réalité, du quotidien dans lequel vivent les hommes, afin d'analyser non seulement leurs conditions d'existence et les évènements qui ponctuent leur vie, mais aussi leurs réactions et sentiments face à cela.

Ils s'agit donc ici de romans à vocation analytique ( romans réaliste, naturaliste, historique, mais aussi roman analytique) Le sujet semble faire état, d'une part, de l'impossibilité de trouver d'autres catégories romanesques ( cf.

la formulation restrictive en « n'…que » et, d'autre part, d'une séparation nette entre ces deux catégories de roman. Il s'agit de questionner ces deux aspects du sujet. Problématique : Une bipartition exclusive et inflexible du genre romanesque entre romans à tendance fantastique et imaginaire d'un côté et romans à vocation réaliste et explicative de l'autre estelle recevable ? I) Certes cette catégorisation du genre romanesque est exacte et commode La bipartition entre fidélité à la réalité et propension au voyage voire au délire imaginaire est très utilisée en littérature ( notamment dans le genre de la nouvelle où l'on distingue volontiers entre nouvelles fantastiques et nouvelles réalistes) : elle peut donc très aisément être mise en œuvre pour le roman. 1) Les romans « qui font oublier la vie » : les romans de l'évasion imaginaire Les romans issus de l'imagination d'un auteur que sont les fictions à tendance fantastique ou merveilleuse permettent au lecteur de s'évader de son quotidien réel pour pénétrer dans un monde inconnu.

Ce monde imaginaire peut avoir les vertus du rêve (cf.Les contes merveilleux, du type contes de fée ou les utopies tels que certains passages de Candide de Voltaire – comme le pays d'Eldorado ) ou du cauchemar, ressentir de la « fausse » peur étant un plaisir partagé par de nombreux lecteurs ( cf.

Frankenstein de Marie Schelley).

Ce qui intéresse le lecteur dans ce type de littérature, c'est, en définitive le mystère qui l'entoure.

Dans tous les cas ces romans fondés sur l'imaginaire font oublier au lecteur son quotidien banal et ennuyeux pour le plonger dans un monde où les codes (moraux, politiques, sociaux, inetllectuels…) régissant habituellement l'existence ont changé. 2) Les romans « qui expliquent la vie » : les romans du réalisme analytique Les romans à tendance réaliste se présentent comme des reflets directs d'une réalité sociale ou historique et proposent souvent une étude des mécanismes d'une société.

Ils ont donc une fin analytique et en cela présentent un intérêt non négligeable pour le lecteur en lui permettant de mieux comprendre son époque, ou une époque passée.

Ces types de romans ont donc une valeur pédagogique indéniable et sont caractérisés par leur grande densité cognitive.

À l'étape d'écriture préexiste une étape d'information rigoureuse (la fiche d'information auctoriale est caractéristique du genre) Le roman réaliste sonde à la faveur d'une intrigue l'Histoire contemporaine. Ex : · Balzac et son ambition dans la Comédie Humaine : « faire concurrence à l'état civil ». · Balzac, Les Chouans, roman historique restituant l'esprit d'une époque, celle de la Révolution française : Balzac a consulté des ouvrages historiques, ce qui prouve qu'il se documente de façon savante :La Guerre des Vendéens et des Chouans, par Jean-Julien Savary ; L'Histoire de la révolution, par Minniet ; H istoire de la révolution française, par Adolphe Thiers Les romans ancrés sur le réel de façon objective proposent non seulement une analyse de la société à partir d'éléments réels, mais aussi une analyse de l'homme.

Ils présentent parfois un véritable examen scientifique cherchant à éclairer la nature humaine et les mécanismes déterminant les comportements humains.

Ces romans prennent souvent la science pour modèle dans leur composition. Ex : · Zola insiste beaucoup sur l'influence de l'hérédité et de l'éducation, et s'appuie sur des théories qui, pour avoir été inspirés par la médecine expérimentale de Claude Bernard, se veulent scientifiques pour peindre une réalité souvent crue. · Autre exemple de roman expliquant la nature et la psychologie humaines : le roman d'analyse qu'est La Princesse de Clèves II) Les limites de l'inflexibilité d'une telle catégorisation Cette catégorisation bipartite du genre romanesque n'est cependant pas inflexible : elle se présente au contraire comme très perméable, de nombreux romans appartenant aux deux catégories, faisant oublier la vie tout en l'expliquant de façon métaphorique. NB : cette rupture de l'imperméabilité de la catégorisation présentée par le sujet semble n'être possible que. »

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