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Henry Graham Greene

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Très jeune, Graham Greene se vit destiné à une carrière littéraire. Encouragé par sa famille, il publia ses premiers vers et quelques contes dans le journal édité par les élèves de Berkhamsted School, dont son père était directeur. A l'université, il collabora à la revue des étudiants : The Oxford Outlook ; en 1925, en devint rédacteur, et la même année fit paraître un recueil de poèmes intitulé Babbling April. A sa sortie d'Oxford, Greene s'exerça au journalisme, d'abord au Nottingham Journal, ensuite au Times, et commença à écrire ses premiers romans. Après trois essais infructueux, son quatrième, l'homme et lui-même, fut accepté par la maison d'édition Heinemann et connut suffisamment de succès pour lui permettre, à l'âge de 25 ans, de quitter son poste au Times et de se consacrer entièrement aux lettres. Dans l'Homme et lui-même (1929), roman d'aventure dans un cadre historique, on peut tracer les liens littéraires qui existent entre Greene, Joseph Conrad et R.L. Stevenson. Le roman contient aussi les principaux thèmes qui caractériseront toute son œuvre : la peur, la fuite, la trahison, "l'esprit indécis, la conscience inquiète et le sentiment de l'échec personnel". Mais ceux-ci sont traités d'une façon assez théorique, et ce premier roman, comme les deux suivants, The Name of Action et Rumour at Nightfall, est doté d'un romantisme que plus tard Greene lui-même qualifiera d'hystérique.

« Henry Graham Greene Très jeune, Graham Greene se vit destiné à une carrière littéraire.

Encouragé par sa famille, il publia ses premiers vers et quelques contes dans le journal édité par les élèves d e Berkhamsted School, dont son père était directeur.

A l'université, il collabora à la revue des étudiants : The Oxford Outlook ; en 1925, en devint rédacteur, et la même année fit paraître un recueil de poèmes intitulé Babbling April. A sa sortie d'Oxford, Greene s'exerça au journalisme, d'abord au Nottingham Journal, ensuite au Times, et commença à écrire ses premiers romans.

Après trois essais infructueux, son quatrième, l'homme et lui-même, fut accepté par la maison d'édition Heinemann et connut suffisamment de succès pour lui permettre, à l'âge de 25 ans, de quitter son poste au Times et de se consacrer entièrement aux lettres. Dans l'Homme et lui-même (1929), roman d'aventure dans un cadre historique, on peut tracer les liens littéraires qui existent entre Greene, Joseph Conrad et R.L.

Stevenson.

Le roman contient aussi les principaux thèmes qui caractériseront toute son oeuvre : la peur, la fuite, la trahison, "l'esprit indécis, la conscience inquiète et le sentiment de l'échec personnel".

Mais ceux-ci sont traités d'une façon assez théorique, et ce premier roman, comme les deux suivants, The Name of Action et Rumour at Nightfall, est doté d'un romantisme que plus tard Greene lui-même qualifiera d'hystérique. A la suite d'une critique sévère de Rumour at Nightfall, Greene changea définitivement de sujet et de style.

Avec Orient Express (1932), il inaugura le genre "entertainment", roman à suspense, léger et rapide, qui traite des sujets d'actualité sous l'angle du mélodrame avec des techniques de cinéma.

Grcene changea aussi de maître et ce fut Henry James qui lui enseigna la valeur d'un style complexe "comme un système de barbelés derrière lequel le romancier peut déployer les obsessions qui le poussent à écrire".

En adoptant une attitude plus objective dans ses trois prochains romans, il transposa sa vision personnelle sur un plan de conflit social.

Toutefois, son roman resta un roman poétique dans le sens précisé par un autre de ses maîtres, Ford Madox Ford, pour qui le terme poétique signifiait "non l'harmonie des mots, mais leur pouvoir de suggérer des valeurs humaines". On peut observer cette qualité dans l'évolution du héros greenien.

Les voyageurs de l'Orient Express, jetés ensemble dans l'aventure, restent néanmoins prisonniers dans les compartiments de leurs mondes privés.

Les personnages de C'est un champ de bataille (1934) sont comparés à des combattants perdus et isolés dans un conflit général.

Ils ressentent tous le même dépaysement qu'Anthony Farrant, le vaurien héros de Mère Angleterre (1935), qui se trouve exilé en Suède loin de la médiocrité confortable de sa vie habituelle.

Ils sont tous des naufragés, des inadaptés qui souffrent en solitaires.

Raven, dans Tueur à gages (1936), est le type même de ce héros ; un hors-la-loi traqué par la police, trahi par ses complices, qui, tout comme le héros du prochain "entertainment", l'agent secret (1939), entreprend une mission désespérée de vengeance personnelle contre un monde voué à l'injustice et à la guerre. Il s'en fallait de peu que ce point de vue artistique ne se plaçât dans une perspective religieuse.

Converti en 1926, Greene ne laissa rien paraître de ses convictions catholiques dans ses premières oeuvres.

Mais plus tard, sa prise de position religieuse s'affirma au cours de deux voyages d'exploration qu'il fit au Liberia en 1934 et au Mexique en 1938, et raconta dans Voyages sans cartes et Routes sans lois. Les quatre romans qui suivirent méritent le titre de romans catholiques.

Dans Rocher de Brighton (1938), Greene introduit dans le roman d e série noire une dimension spirituelle.

Pinkie, un gangster adolescent, s'enfonce dans le crime et dans le sacrilège et fuit la Grâce comme il fuit la justice policière.

Il est hanté pourtant par sa conscience catholique et sa solitude devient celle de l'homme sans Dieu dans un monde sans foi.

Le héros de la Puissance et la Gloire (1940) est un prêtre déchu, un ivrogne, père d'un enfant bâtard, poursuivi par la police dans un Mexique en pleine crise de persécution religieuse.

Accablé par le sens de son indignité, il persiste néanmoins dans son ministère et meurt martyr, témoin de ce mot de Péguy : "Le pécheur est au coeur même de chrétienté." Scobie, dans le Fond du problème (1948), est un homme juste et un catholique dévot qui, par pitié pour la souffrance d'autrui, est amené, d'abord à trahir sa responsabilité professionnelle comme officier de police dans la Sierra Leone, ensuite à tromper sa femme avec une jeune naufragée, et finalement à renier Dieu, une triple trahison qui aboutit à son suicide.

Dans la Fin d'une Liaison (1951), Greene examine l'essentielle unité de tout amour.

Sarah Miles abandonne son amant, Bendrix, quand il est miraculeusement sauvé de la mort pendant le "blitz".

Jaloux, Bendrix croit que Sarah le trompe mais découvre finalement que son rival est Dieu.

Il se croit dévoré par la haine, mais celle-ci ne paraît être, pour finir, que l'envers de son amour pour Sarah et pourrait s'interpréter comme un premier pas hésitant vers la foi. Les saints greeniens triomphent de leur propre médiocrité et de leur indignation envers l'injustice du monde en s'abandonnant à l'amour. Ses pécheurs sont impuissants à se libérer de l'orgueil, de la fausse pitié ou de la haine.

Mais ces héros rebelles ne sont pas jugés, ils restent plutôt soutenus par la sympathie de leur auteur qui opère comme la Grâce dans son univers romanesque. Au cours de ces quatre romans, on peut noter un dépouillement de style et une densité d'analyse qui anticipent les récentes expériences de Greene dans le drame.

The Living Room (1953) est un roman catholique dramatisé dans lequel la conscience religieuse amène une liaison à un dénouement tragique.

The Potting Shed (1957) ressemble a u x "entertainments" et propose à une intrigue policière une solution surnaturelle.

L'Amant complaisant (1959) est un premier essai, bien réussi, de comédie. En m ê m e t e m p s que ces expériences dans le théâtre, Greene continue à pratiquer d'autres genres littéraires.

Il est le plus filmé des romanciers britanniques, ayant collaboré à une vingtaine de films, dont certains ont paru sous forme de nouvelles, tels que le Troisième Homme (1950) et Qui perd gagne (1955).

Avant la guerre, il écrivit plus de cinq cents critiques de livres, pièces et films, principalement pour The Spectator.

Une sélection de ces articles fut publiée dans The Lost Childhood (1951).

De temps à autre, reprenant son premier métier de journaliste, il fait des reportages sur des actualités politiques telles que la guerre en Indochine, ce qui devait lui fournir des matériaux pour Un Américain bien tranquille (1955). Un des aspects les plus attrayants d e l'oeuvre récente de Greene est l'élaboration d'un don latent pour la comédie.

Dans Our Man in Havana (1958), dont le héros est un représentant d'aspirateurs devenu par hasard agent secret, il parodie son propre "entertainment". Dans l'Amant complaisant, il traite l'adultère pour la première fois d'une façon humoristique.

Son dernier grand roman, la Saison des pluies (1961), est un roman catholique pourvu d'un sens comique dont le héros est sauvé du dégoût et du désespoir par la naissance pénible d'un sens de l'humour. Dans In Search of a Character (1961), récit d'un voyage au Congo, Greene prétend que la Saison des pluies sera peut-être son dernier roman.

Il n'en reste pas moins que sa réputation est déjà largement assurée par l'abondance, la variété et la qualité poétique de son oeuvre.

Il a su créer un univers envoûtant.

Son héros incarne l'angoisse moderne.

Sa réalité nous atteint parce que Greene apporte toujours à s a création ce "violent effort d e sympathie au sens étymologique" qui est, selon Bernanos, "le seul moyen d'apprendre l'homme".. »

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