Hafiz de Chiraz
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Chams al-Dîn naquit, vécut et mourut à Chiraz. Orphelin dès l'enfance, il connut une vie de pauvreté avant de se consacrer à l'étude du Coran et des sciences religieuses islamiques. Après un brillant parcours qui lui valut son nom de plume Hafiz, “ celui qui connaît le Coran par cœur ”, il enseigna la théologie dans sa ville natale, influencé par le soufisme. Hafiz commença à composer pour son premier maître, le Chah Abou Ichâq, en 1343 ; il exerça toute sa vie la fonction de poète de cour pour les différents souverains qui se succédèrent au pouvoir, essentiellement la lignée des Mozaffarides. Il modernisa, perfectionna et embellit le “ ghazal ”, poème lyrique composé de six à quinze distiques, exaltant les plaisirs de l'amour, du vin et de la liberté. Popularisés par l'usage d'une langue simple, ses ghazals exprimaient une grande humanité. Il composa de nombreux poèmes sur la difficulté de la vie et la quête de Dieu, rassemblant en 1368 quelque cinq cents ghazals en un Divân, anthologie de ses poèmes courts ou de longueur moyenne. Il acquit par ce recueil la gloire littéraire et devint le poète le plus populaire de son vivant, apprécié dans tous les pays de langue arabe, jusqu'en Inde. La légende persane fait de lui un poète mystique, célébré pour la beauté de ses vers ; un homme dont l'influence sur la poésie persane fut immense. Hafiz repose dans un somptueux tombeau aux portes de Chiraz, où se pressent aujourd'hui encore la foule de ses admirateurs.