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Gilles CORROZET (1510-1568) - Du cerf qui se voit en la fontaine

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Gilles CORROZET (1510-1568) - Du cerf qui se voit en la fontaine En la claire fontaine Un cerf se regardait, Et la grandeur hautaine Des cornes étendait. Ses cornes donc prisa Pour leur force et hautesse, Ses jambes déprisa Pour leur sèche maigresse. En ce fol jugement Le veneur vient bien vite ; Plus que vent véhément, Le cerf se met en fuite. Les chiens le vont suivant, Mais, comme d'aventure Le cerf se mit avant En la forêt obscure, Ses cornes se mêlèrent Es branches de ce bois, En ce lieu l'arrêtèrent Suivi de tant d'abois. Ses jambes loue alors, Et ses cornes déprise, Qui ont fait que son corps Soit de ces chiens la prise. Ainsi, où nous pensons Avoir félicité, Par contraires façons Trouvons adversité.

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