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François de MALHERBE (1555-1628) - Ballet de madame, de petites nymphes qui mènent l'amour prisonnier. Au roi

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François de MALHERBE (1555-1628) - Ballet de madame, de petites nymphes qui mènent l'amour prisonnier. Au roi A la fin tant d'amants dont les âmes blessées Languissent nuit et jour, Verront sur leur auteur leurs peines renversées, Et seront consolés aux dépens de l'Amour. Ce public ennemi, cette peste du monde, Que l'erreur des humains Fait le maître absolu de la terre et de l'onde, Se treuve à la merci de nos petites mains. Nous le vous amenons dépouillé de ses armes O roi, l'astre des rois, Quittez votre bonté, moquez-vous de ses larmes, Et lui faites sentir la rigueur de vos lois. Commandez que sans grâce on lui fasse justice, Il sera malaisé Que sa vaine éloquence ait assez d'artifice Pour démentir les faits dont il est accusé. Jamais ses passions par qui chacun soupire Ne nous ont fait d'ennui : Mais c'est un bruit commun que dans tout votre empire Il n'est point de malheur qui ne vienne de lui. Mars qui met sa louange à déserter la terre Par des meurtres épais, N'a rien de si tragique aux fureurs de la guerre, Comme ce déloyal aux douceurs de la paix. Mais sans qu'il soit besoin d'en parler davantage, Votre seule valeur, Qui de son impudence a ressenti l'outrage, Vous fournit-elle pas une juste douleur ? Ne mêlez rien de lâche à vos hautes pensées : Et par quelques appas Qu'il demande merci de ses fautes passées, Imitez son exemple à ne pardonner pas. L'ombre de vos lauriers admirés de l'envie Fait l'Europe trembler : Attachez bien ce monstre, ou le privez de vie, Vous n'aurez jamais rien qui vous puisse troubler.

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