Etienne DURAND (1586-1618) - Pourquoi pour mon malheur eus-je l'oeil si léger
Extrait du document
Etienne DURAND (1586-1618) - Pourquoi pour mon malheur eus-je l'oeil si léger Pourquoi pour mon malheur eus-je l'oeil si léger ? Pourquoi le sens si prompt, et l'esprit si fragile, Que de voir, que d'aimer, et que de m'engager A servir un bel oeil d'un labeur inutile ? Pour avoir vu je meurs, mais d'une mort subtile Qui renaît d'elle-même et ne fait que changer, Pour aimer je me vois tous les jours outrager, Et servant je languis en ma prison servile. L'oeil, le sens et l'esprit, trop prompt, trop clair, trop vif, M'a trompé, m'a séduit, m'a fait être captif D'un attrait, d'un propos, d'un amoureux cordage. Pour avoir vu, aimé et servi son bel oeil, L'ardeur, l'amour, les fers, me mènent au cercueil. Dieux ! faites pour le moins que la mort me soulage !
Liens utiles
- Etienne DURAND (1586-1618) - Stances de l'absence
- Etienne DURAND (1586-1618) - Dieux, que le songe fait de travaux ressentir
- Etienne DURAND (1586-1618) - Stances sur des fleurs
- Etienne DURAND (1586-1618) - Geler dedans les feux, et brûler dans la glace
- Etienne DURAND (1586-1618) - Ombres qui dans l'horreur de vos nuits éternelles