Émile VERHAEREN (1855-1916) (Recueil : Les bords de la route) - Comme tous les soirs
Extrait du document
                    Émile VERHAEREN (1855-1916) (Recueil : Les bords de la route) - Comme tous les soirs Le vieux crapaud de la nuit glauque  Vers la lune de fiel et d'or,  C'est lui, là-bas, dans les roseaux,  La morne bouche à fleur des eaux,  Qui rauque. Là-bas, dans les roseaux,  Ces yeux immensément ouverts  Sur les minuits de l'univers,  C'est lui, dans les roseaux,  Le vieux crapaud de mes sanglots. Quand les taches des stellaires poisons  Mordent le plomb des horizons - Ecoute, il se râpe du fer par l'étendue - C'est lui, cette toujours voix entendue,  Là-bas dans les roseaux. Monotones, à fleur des eaux,  Monotones, comme des gonds,  Monotones, s'en vont les sons  Monotones, par les automnes. Les nuits ne sont pas assez longues  Pour que tarissent les diphtongues,  Toutes les mêmes, de ces sons,  Qui se frôlent comme des gonds. Ni les noroîts assez stridents, Ni les hivers assez mordants  Avec leur triple rang de dents,  Gel, givre et neige,  Afin que plus ne montent en cortège  Les lamentables lamentos  Du vieux crapaud de mes sanglots.
                
            Liens utiles
- Émile VERHAEREN (1855-1916) (Recueil : Les bords de la route) - Comme tous les soirs
 - Émile VERHAEREN (1855-1916) (Recueil : Les bords de la route) - Des soirs
 - Émile VERHAEREN (1855-1916) (Recueil : Les bords de la route) - Le gel
 - Émile VERHAEREN (1855-1916) (Recueil : Les bords de la route) - Un soir
 - Émile VERHAEREN (1855-1916) (Recueil : Les bords de la route) - Sur la côte