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Émile VERHAEREN (1855-1916) (Recueil : Les apparus dans mes chemins) - Les jardins

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Émile VERHAEREN (1855-1916) (Recueil : Les apparus dans mes chemins) - Les jardins Le paysage il a changé - et des gradins, Mystiquement fermés de haies, Inaugurent parmi des plants d'ormaies. Une vert et or enfilade de jardins. Chaque montée est un espoir En escalier vers une attente ; Par les midis chauffés la marche est haletante Mais le repos attend au bout du soir. Les ruisselets qui font blanches les fautes Coulent autour des gazons frais : L'agneau divin avec sa croix s'endort auprès, Tranquillement, parmi les berges hautes. L'herbe est heureuse et la haie azurée De papillons de verre et de bulles de fruits. Des paons courent au long des buis ; Un lion clair barre l'entrée. Des fleurs droites comme l'ardeur Extatique des âmes blanches Fusent en un élan de branches Vers leur splendeur. Un vent très lentement ondé Chante une extase sans parole ; L'air filigrane une auréole A chaque disque émeraudé. L'ombre même n'est qu'un essor Vers les clartés qui se transposent Et les rayons calmés reposent Sur les bouches des lilas d'or.

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