DIDEROT, LE DRAMATURGE

« DIDEROT, LE DRAMATURGE En littérature comme en morale, il se fie à, la nature.

Il estime que le génie doit s'affranchir des contraintes, que la passion et l'enthousiasme sont seuls capables d'inspirer de grandes oeuvres. Le théâtre traditionnel ne le satisfait pas.

Il reproche à' la tragédie de manquer de naturel dans le choix des sujets et dans le style et à la comédie de recourir à, des procédés trop bouffons pour que la leçon puisse porter.

Il est le créateur d'un genre intermédiaire, le drame bourgeois, qui choisit ses sujets dans la vie quotidienne et qui met au premier plan de ses préoccupations non plus l'étude des caractères, mais celle des liens familiaux et sociaux.

Le décor, le costume, le langage doivent donner l'illusion de la réalité.

Pour mieux agir sur la sensibilité, l'acteur doit calculer tous ses effets, ce qui lui interdit, au moment où il joue, d'éprouver profondément les émotions qu'il exprime.

Lorsque les situations atteignent leur paroxysme, la parole est entrecoupée de cris, de soupirs, de silences. Peu de coups de théâtre, mais des tableaux pathétiques.

Ce drame a des prétentions moralisatrices.

Il combat l'injustice, l'intolérance, les préjugés.

Il donne des exemples de vertu bourgeoise. Les pièces de Diderot sont gâtées par l'abus de la déclamation, les intentions édifiantes, un débordement de sensibilité.

Mais elles marquent dans l'histoire du théâtre une étape importante.

Elles ont ouvert la voie à Sedaine, à, Beaumarchais et à la comédie réaliste, telle que la conçoivent Dumas fils et Augier.. »