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Delly, Comme un conte de fées.

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Delly, Comme un conte de fées. Sous le pseudonyme de Delly furent composés de très nombreux romans sentimentaux qui connurent un succès populaire considérable. Dans Comme un conte de fées, Gwennola de Pendennek vit heureuse avec ses parents dans le château familial. Un jour, au village voisin, arrive un certain Monsieur Wolf. Ils s'éprennent l'un de l'autre. Un soir, dans « la clarté rose du couchant », elle descend dans la roseraie cueillir une corbeille de roses… La corbeille était pleine maintenant. Gwennola s'attardait cependant un peu dans la tiédeur parfumée de la roseraie. Elle rêvait, la sage Gwennola – car elle n'était plus en ce moment que l'amoureuse Gwennola, évoquant le souvenir du bien-aimé. Et voici qu'elle entendait, sur le sol sablé, son pas bien connu – son pas ferme et décidé d'homme énergique, un peu autoritaire. Il apparut, souriant, une flamme ardente dans les yeux qu'il attachait sur la jeune fille rougissante, arrêtée au milieu de l'allée. – Une fée de roses, dans cette lumière du soir… Une belle princesse des contes de fées. Il s'inclinait, prenait la main que ne songeait pas à lui tendre Gwennola saisie par une étrange timidité, par un trouble frémissant. – …Mademoiselle, je viens de voir vos parents et ils m'ont autorisé à venir vous rejoindre ici, pour vous dire moi-même mon désir… mon très ardent désir. Voulez-vous m'accorder le bonheur d'être pour toute la vie votre compagnon, votre époux très fidèle et très aimant ? Les yeux que Gwennola avait un instant baissés se relevèrent, offrant à Franz leur pure lumière et le bonheur ingénu d'un cœur virginal dont il se savait déjà le maître. – Si mes parents le veulent bien, Monsieur… moi je serai très heureuse. J'ai en vous la plus grande confiance… – Cela ne vous déplaira pas trop de vous appeler seulement Madame Wolf, vous qui êtes une Pendennek ? Elle secoua la tête, en souriant avec une tendre douceur. – Oh ! non ! Vous possédez tant de qualités supérieures qui sont tellement au-dessus de tous les quartiers de noblesse! Et puis… Au moment de laisser l'aveu franchir ses lèvres, elle s'interrompit, un peu plus rougissante, les cils d'or battant au bord des paupières frémissantes. – Et puis, vous m'aimez un peu, Gwennola ? Vous aimez Franz Wolf, tout simplement ? – Tout simplement, oui. Elle souriait de nouveau, en levant sur lui ses yeux dont le bleu velouté s'éclairait d'un chaud rayon d'amour. Franz se pencha et posa un long baiser sur la main qu'il tenait entre les siennes. – Moi, je suis tout à vous, Gwennola, précieux trésor que Dieu a mis sur ma route. Je vous promets amour et fidélité… Mais il faut que je vous confesse – comme je viens de le faire à vos parents – une petite tromperie – oh ! pas bien terrible ! Elle le regarda avec étonnement, mais sans inquiétude, car il souriait avec une douce ironie. – Une tromperie ? – Oui, chère Gwennola. Je ne m'appelle pas Franz Wolf, mais Franz-Josef, archiduc d'Autriche, prince de Sohnberg par ma mère, dernière descendante de cette famille autrefois souveraine.

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