Le conte philosophique et le roman d'apprentissage

« Le conte philosophique et le roman d'apprentissage Certains critiques ont vu dans les contes voltairiens une « ébauche de roman d'apprentissage »1 • Les traits caracté­ ristiques de ce genre littéraire apparaissent en effet dans Micromégas, Zadig, Candide et L'ingénu: des héros jeunes, dont le caractère et la situation se prêtent à une évolution ; une initiation intellectuelle, affective et sociale, qui s'opère par étapes; un enseignement sur les vraies valeurs, tiré de l'expé­ rience des héros. LES CONDITIONS DE L'APPRENTISSAGE Des personnages ouverts et désireux d'apprendre Le héros voltairien est jeune, naïf et ignorant de la vie. Cependant son intelligence et sa sensibilité lui permettront d'évoluer.

Il pourra, au contact de la réalité, raisonner, quit­ ter ses préjugés, chercher une règle de vie. De tous, Candide est sans doute le plus démuni : élevé parun précepteur imbécile, il a grandi dans un milieu féodal et mesquin.

Au chapitre 1, son expérience se réduit aux leçons de Pangloss et à l'observation des habitants du châ­ teau.

Ses qualités lui permettront cependant de dépasser cette éducation étriquée.

En effet, if est doté d' « un juge­ ment assez droit» et « des mœurs les plus douces».

Dès 1.

Jacques Van den Heuvel, Voltaire dans ses contes (Armand Colin, 1967, p.

289-291).

On parle aussi de« roman de formation»,« d'édu­ cation», d'« initiation».. »