COMMYNES

« COMMYNES Né en Flandre, PHILIPPE DE COMMYNES se met d'abord au service des ducs de Bourgogne.

Dans la nuit du 7 au 8 août 1472, il déserte le camp bourguignon et va rejoindre Louis Xl.

Son nouveau maître, qu'il servira fidèlement, le prend pour confident et le comble de faveurs.

Après la mort de Louis XI, Commynes intrigue contre la régente.

Il est dépouillé de ses charges et de ses terres et enfermé à Loches dans une cage de fer.

En 1490, il rentre en faveur. Charles VIII, puis Louis XII l'emmènent en Italie.

Mais il s'occupe surtout de récupérer sa, fortune perdue.

Il achève sa vie dans son château d'Argenton, près de Bressuire. Les Mémoires.

Ils furent écrits sur l'initiative de l'archevêque de Vienne, Angelo Cato, qui désirait, à l'aide des indications fournies par Commynes, composer en latin une histoire de Louis XI.

Ce sont donc à l'origine de simples notes, à la rédaction desquelles Commynes prit goût et qui finirent par déborder le sujet primitif.

Les livres I à VI furent rédigés entre 1489 et 1494 et les livres VII et VIII entre 1497 et 1501.

Les Mémoires furent publiés en 1524 (livres I à VI), et en 1528 (livres VII et VIII). I à VI (années 1464 à 1483) : Commynes à la cour de Bourgogne.

Entrevue de Péronne.

Luttes de Louis XI contre Charles le Téméraire.

Mort de Charles.

Maladie et mort de Louis XI.

— VII et VIII (années 1493 à 1498) : Expédition de Charles VIII en Italie.

Son retour en France.

Sa mort.

Couronnement de Louis XI. UN HISTORIEN PHILOSOPHE A l'inverse de Froissart, cet écrivain n'a aucun souci de la couleur, ni du mouvement.

Peu cultivé, il ne cherche pas à imiter l'éloquence latine.

Il écrit comme il parle.

Le ton est familier, la phrase souvent lourde.

Ses qualités sont d'ordre intellectuel.

Il dépouille les hommes de leur masque, il devine leurs raisons d'agir.

Il analyse les événements, il cherche à en tirer la leçon.

Il ne s'embarrasse pas de considérations de sentiment ou d'honneur.

Il ne vise qu'a l'utilité.- En ce sens, il annonce Machiavel.

Sa doctrine est la suivante : en politique, seul le succès compte; or le despotisme, la mauvaise foi, la violence ne rapportent rien; le dévouement au bien public, la sagesse clairvoyante, l'esprit de négociation, les intrigues même sont infiniment plus rentables.

C'est pourquoi Louis XI lui apparaît comme le « meilleur des princes ».

Ces lois de la politique sont d'ailleurs voulues par la Providence, laquelle ne se prive pas d'intervenir de façon souvent inattendue dans les affaires humaines, pour corriger les erreurs commises. Dès sa publication, le livre de Commynes eut un immense succès.

Charles-Quint le considérait comme son « bréviaire ».. »