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Comment un auteur peut-il contribuer à améliorer la société à travers ses oeuvres ?

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Mais notons que Flaubert porte également à son paroxysme le pouvoir de la littérature, néfaste pour un esprit parfois trop rêveur. Emma se suicide à l'arsenic afin d'échapper à sa banale existence et peut-être aussi afin de connaître la fin tragique d'une héroïne. ·        Cependant le rôle d'une oeuvre est bien plus bénéfique à la société qu'on ne le suppose ! Elles apparaissent comme des petites « victoires » sur la fatalité. De ce fait, il est légitime d'évoquer la plus célèbre pièce de théâtre d'Edmond Rostand, Cyrano de Bergerac, à travers laquelle l'écrivain défend et illustre le pouvoir des mots. Chacun reconnaîtra la fameuse tirade des nez : « C'est un roc ! C'est un pic ! C'est un cap ! Que dis-je, c'est un cap ? C'est une péninsule ! ». Cette fabuleuse réplique rappelle avec force et raison que celui qui sait jongler avec le langage n'est jamais la cible de moquerie. En effet, c'est aussi grâce à la verve de Cyrano, que le jeune Christian, ignorant en matière de langage amoureux, parvient à séduire Roxanne.     III/ L'auteur : un lien entre l'homme et la société, une voix qui s'élève contre l'oubli mais que l'on n'entend pas :   ·        Si nous posons un regard critique sur le monde, que voyons-nous ? La guerre, la violence, une société de consommation de plus en plus recentrée sur elle-même... Où sont passés les grands idéaux défendus par les hommes de lettres durant les deux guerres mondiales et suivantes ?

« Sujet : Comment un auteur peut-il contribuer à améliorer la société à travers ses oeuvres ? Problématique : Le sujet propose d'aborder le rôle de l'auteur et la fonction de l'œuvre au sein de la société.

Il s'agit vraisemblablement de discuter de la mission de l'homme de lettres et de sa capacité à faire évoluer les mentalités (par extension la société) vers un idéal. De ce fait, il est intéressant de se s'interroger sur la manière dont procède les auteurs pour contribuer à améliorer la société : quelle utilité peuvent-ils avoir dans la société et de quelles armes disposent-ils ? Ce statut de « privilégié » n'oblige-t-il pas finalement à les considérer comme des écrivains engagés ? I/ Rôle et fonctions de l'auteur : vivre et s'engager pour la société · · · L'homme de lettres est avant tout un citoyen du monde, il a donc un devoir envers autrui.

Un devoir de mémoire, un devoir de lutte contre l'intolérance, la tyrannie, l'injustice… qui se traduit sur le papier, puisque son arme principale n'est autre que « sa plume ».

Écrivain engagé, « intellectuel engagé »… Cet adjectif, connaît un vif succès au XX e siècle et définit une attitude que Victor Hugo ou Émile Zola avaient déjà adoptée.

L'écrivain ne vit pas dans une tour d'ivoire, il appartient à la cité et doit prendre parti, notamment sur la scène politique.

Héritier des philosophes des Lumières, le poète du XX e siècle par exemple se donne pour mission de s'engager à changer la vie.

Une position qui est devenue à ses yeux une nécessité existentielle et un rôle qui est autant social qu'humanitaire.

Il s'agit, en effet, de guider le peuple dans sa marche vers l'avenir, de contribuer à améliorer la société, Victor Hugo l'avait formulé ainsi: « Peuples, écoutez le poète !» (« Les rayons et les ombres »). L'expérience poétique (de poiein qui signifie « faire ») s'impose comme une absolue nécessité et s'articule à la difficulté d'affronter le monde.

Cette conception se retrouve aux siècles précédents, notamment dans Les châtiments de Victor Hugo, la plus représentative d'une poésie de combat contre un pouvoir autoritaire ou bien dans Les Tragiques d'Agrippa d'Aubigné au XVIe siècle…Vraisemblablement l'engagement politique en poésie est à considérer comme l'un des moteurs potentiel de l'écriture. Toutefois les écrivains, philosophes des Lumières étaient eux aussi des intellectuels engagés.

C'est avec le « J'accuse !» que la figure de l'intellectuel engagé prend alors la figure qu'on lui connaît.

Son milieu de naissance étant la polémique, c'est l'esprit qui le caractérise.

Il se dresse contre l'ordre établit, il vit pour défendre les droits des citoyens. Les années 1940 et les suivantes ne favorisent pas l'attitude désengagée.

La guerre, un fait marquant du XX e siècle (la France ne sera en paix qu'en 1962), est à la base de cette écriture moderne (Grande guerre, Guerre d'Espagne, Seconde Guerre mondiale, décolonisation construisent et déconstruisent l'homme moderne).

Les conflits font des victimes chez les intellectuels.

Elles influent sur leur mode de pensée : faut-il être pacifiste ou soutenir certaines causes ? Diverses sortes d'implications sont possibles : être résistant comme René Char ou participer au pouvoir comme André Malraux… II/ Les « victoires » de l'œuvre littéraire : · · Dans Madame de Bovary, de Gustave Flaubert, le lecteur est placé devant ce que l'on nomme une mise en abyme.

C'est-à-dire que le personnage éponyme Emma Bovary, au même titre que nous, se prend au jeu de l'invitation au voyage « littéraire ».

Ici l'utilité de l'homme de lettres et de son oeuvre est nettement significatif : il aide Emma, qui vit où plutôt survit dans un monde qu'elle ne supporte pas, à pénétrer dans un univers fantasmé.

Ce personnage est intéressant, car il est conçu à notre image. L'écrivain sait qu'il est utile à la société du moment qu'il nous aide à nous extirper du quotidien.

Mais notons que Flaubert porte également à son paroxysme le pouvoir de la littérature, néfaste pour un esprit parfois trop rêveur.

Emma se suicide à l'arsenic afin d'échapper à sa banale existence et peut-être aussi afin de connaître la fin tragique d'une héroïne. Cependant le rôle d'une oeuvre est bien plus bénéfique à la société qu'on ne le suppose ! Elles apparaissent comme des petites « victoires » sur la fatalité.

De ce fait, il est légitime d'évoquer la plus célèbre pièce de théâtre d'Edmond Rostand, Cyrano de Bergerac, à travers laquelle l'écrivain défend et illustre le pouvoir des mots.

Chacun reconnaîtra la fameuse tirade des nez : « C'est un roc ! C'est un pic ! C'est un cap ! Que dis-je, c'est un cap ? C'est une péninsule ! ».

Cette fabuleuse réplique rappelle avec force et raison que celui qui sait jongler avec le langage n'est jamais la cible de moquerie.

En effet, c'est aussi grâce à la verve de Cyrano, que le jeune Christian, ignorant en matière de langage amoureux, parvient à séduire Roxanne. III/ L'auteur : un lien entre l'homme et la société, une voix qui s'élève contre l'oubli mais que l'on n'entend pas : · · · Si nous posons un regard critique sur le monde, que voyons-nous ? La guerre, la violence, une société de consommation de plus en plus recentrée sur elle-même… Où sont passés les grands idéaux défendus par les hommes de lettres durant les deux guerres mondiales et suivantes ? Le journal d'Anne Franck, Si c'est un homme (Primo Levi), Voyage au bout de la nuit (Céline), tant de récits écrits pour nous rappeler l'horreur, pour nous pousser à mieux nous conduire les uns envers les autres.

(Une mémoire malheureusement souvent souillée) Qui peut dire que l'écriture est utile pour améliorer le monde ? La lecture sauve l'homme de son ignorance, elle lui ouvre les portes d'un autre monde, elle le sauve de sa torpeur… Mais elle ne nous éloigne pas encore de la guerre, de la misère.

Elle semble impuissante face à tant de massacres.

L'homme n'apprend rien de ses erreurs.

Bien au contraire ! Au vu de tous ses hommes endoctrinés par Hitler (Main Kampf), Staline, Mussolini, voire également par certains dictateurs que le XXIe siècle voit s'élever, il est même plus aisé de le manipuler pour faire le mal plutôt que le bien. La cause défendue par les auteurs est souvent noble, mais a priori impuissante, et à en croire notre passé elle n'est vraisemblablement pas capable de nous guider vers une société meilleure.

Depuis que la littérature existe elle ne cesse de nous conter les atrocités de la guerre (le fruit de la nature humaine).

Mais qui écoute, qui en a saisi le message ? L'auteur a des yeux pour voir, un don pour retranscrire les sentiments sur le papier et nous nous sommes les premiers à remettre en cause son utilité qui devient aujourd'hui futilité dans un monde où la plume n'est rien d'autre qu'un instrument de plus pour lutter contre les injustices.. »

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