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Accompagnement Français Séance 3 : du travail d’analyse au plan d’un commentaire

Publié le 23/03/2024

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« Accompagnement Français Séance 3 : du travail d’analyse au plan d’un commentaire Objectif : être capable d’analyser un texte afin de définir un axe de lecture Comment lire et analyser un texte afin de définir un axe de lecture ? 1.

Comment lire et analyser un texte ? Afin de répondre à cette question, vous pouvez organiser votre travail de la manière suivante : - Observer le paratexte - Lire le texte - Noter ses impressions de lecture - Observer le texte : ü relire le texte et questionner le(s) sens (que dit le texte ?) ü explorer le texte à travers des niveaux et outils d’analyse (comment ?) ü proposer une interprétation (pourquoi ?) Les niveaux et outils d’analyse : Niveau lexical : étude du sens des mots, de la polysémie, de champs lexicaux… Niveau grammatical : étude de la phrase (longueur, ponctuation), des types de phrases, de l’emploi des temps, des modes, des pronoms, des connecteurs (logiques, spatio-temporels), des discours rapportés (discours direct, indirect, indirect libre, narrativisé)… Niveau rhétorique : étude de la composition du discours, des figures de style, des registres… Niveau rythmique et prosodique : étude des vers, des rythmes, des sons… Le questionnement et l’analyse du texte permettent de définir un centre d’intérêt, c’est-à-dire un axe de lecture. 2.

Comment définir un axe de lecture ? Un axe de lecture se construit en regroupant des éléments convergeant vers une même idée. Exemple : une métaphore, un champ lexical, la structure grammaticale d’une phrase, des sonorités, le temps d’un verbe peuvent tous concourir à l’expression de la nostalgie. Certains axes peuvent être définis en s’aidant des questions d’observation.

Les autres sont à définir à partir d’une analyse attentive du texte et de ses caractères propres : - La tonalité dominante - Le traitement original d’un thème connu - La transformation ou la transfiguration du réel ou du quotidien - Le caractère symbolique d’un élément essentiel - La fonction du texte - Le rythme et la progression du récit - Le mode présentation des faits - Le rôle d’un point de vue (focalisation) - La description ou le portrait - Le mode de caractérisation des personnages - Les contrastes - Le caractère élogieux ou dépréciatif - La fonction de la description ou du portait Quand ce poème est publié, Guillaume Apollinaire vient d’être quitté par l’artiste peintre Marie Laurencin avec laquelle il entretenait une liaison depuis 1907.

Le poète vit un chagrin d’amour lorsqu’il écrit le poème. Comment lire et analyser un texte afin de définir un axe de lecture ? 1.

Comment lire et analyser un texte ? - Observer le texte : ü relire le texte et questionner le(s) sens (que dit le texte ?) Questionner le(s) sens du texte : Dans quelle ville se situe l'action de ce poème ? A qui s'adresse le poète ? Quel est le refrain de ce poème ? Combien de fois les verbes "passer", "s'en aller" et "couler" sont-ils répétés ? Qu'est-ce qui "coule", dans les vers 1 et 2 ? Quel point commun le poète voit-il entre le fleuve et l'amour qu'il a pour la femme à laquelle il s'adresse ? Quels sont les deux ponts dans ce poème (vers 1 et vers 8) ? Que symbolisent le pont et la Seine pour le poète ? Que veut exprimer le poète ici ? En quoi ce poème est-il original ? moderne ? Quelques réponses possibles : Le poète regrette son amour perdu. Le poète s'adresse à la femme qu'il a aimée. Le poète évoque deux moments : le moment présent et le passé. Le poète a choisi le pont, parce que le lieu suggère à la fois l'amour et l'envie de mourir. Le fleuve symbolise l'amour qui s'en va, le temps qui fuit. Le poète oppose ce qui s'en va (l'amour, le temps) et ce qui reste (lui, le pont) Le féminin et le masculin s'opposent ici : la Seine/le pont, les rimes masculines qui surgissent des décasyllabes brisés Le poète utilise des éléments traditionnels (l'amour perdu, le décasyllabe) et y ajoute des éléments modernes (décasyllabe cassé, le pont métallique flambant neuf) Le poème est construit comme une chanson : le refrain est répété - Observer le texte : ü explorer le texte pas à pas à travers des niveaux et outils d’analyse (comment ?) ü proposer une interprétation (pourquoi ?) Citations du texte Le pont Mirabeau Procédés d’écriture Titre Indication de lieu la Seine l'onde cette eau courante le pont Mirabeau / Le pont de nos bras Seine amours vienne peine face sous passe lasse Champ lexical de l'eau, du fleuve Répétition métaphore Rimes suivies Rimes féminines et rimes masculines Interprétations, analyses Apollinaire a choisi ce lieu parisien :- moderne (fait en 1907)relie deux rives : symbole de l'amour- il passait sur ce pont avec Marie Laurencin - envie de sauter du pont ? L'eau joue un rôle important dans le poème.

C'est à la fois la Seine qui coule et le temps qui passe, la vie, l'amour.

(« Il a coulé de l'eau depuis sous les ponts »). Il répète le mot « pont », mais ce n'est pas le même pont : le vrai et le « pont de nos bras » (ils s'enlacent, ils se rejoignent). La plupart des rimes du poème sont féminines : elles sont douces.

Elles évoquent Marie Laurencin.

Les vers de quatre syllabes font apparaître des rimes masculines.

Elles sont embrassées par les rimes féminines.

Les rimes masculines « cassent » le poème : les rimes ne sont plus suivies ou plates. Il existait une première version du poème dans laquelle les vers étaient tous des décasyllabes. Sous /le /pont /Mi/ra/beau// cou/le /la /Seine Et /nos /a/mours Fau/t-il /qu'il /m'en /sou/vienne La/ joie/ ve/nait/ tou/jours //a/près/ la /peine Le mètre Sous le pont Mirabeau COULE la Seine Et nos amours Faut-il qu'il m'en souvienne Ambiguïté et absence de ponctuation Vienne la nuit sonne l'heure Les jours s'en vont je demeure Refrain et répétition coule ; s'en vont ; passe ; s'en va ; Passent les jours et Passent les semaines Verbes du poème Verbes de mouvements Les jours s'en vont, je demeure restons /passe / éternels (v.

7, 9 et 10) s’en va / est (v.13, 14 et 15, 16) Tandis que sous Le pont de nos bras passe Des éternels regards l'onde si lasse Et nos amours Faut-il qu'il m'en souvienne l'onde si lasse Antithèses Le pont de nos bras passe Des éternels regards l'onde si lasse Sous le pont Mirabeau coule la Seine Faut-il qu'il m'en souvienne La joie venait toujours après la peine L'amour s'en va comme cette eau courante Allitération en [l] et assonance en [a] Présent indicatif dominant sauf souvienne subj. présent après «falloir » , restons imp.

présent et venait ind.

imparfait Répétitions 2 X Enjambements vocabulaire recherché ou tournures de phrases un peu désuètes Les vers ne sont pas réguliers : il y a des décasyllabes, mais le deuxième vers de chaque strophe est comme « cassé » (4 + 6). Cela traduit le sentiment qu'il éprouve : il « casse » les décasyllabes pour montrer qu'il est lui-même « brisé », intérieurement.

La forme du poème reproduit quelque chose qui coule.

(cf.

Apollinaire rêve de faire des poèmes-dessins, des calligrammes)/.

La forme dessine le fleuve, la Seine : il alterne les vers longs et les vers courts.

Poème de rupture amoureuse = rupture poétique aussi (modernité) On comprend : « Sous le pont Mirabeau COULEnt la Seine / Et nos amours ».

A cause de l'absence de ponctuation, on peut comprendre ce distique de deux façons : on a l'impression que coulent la seine et nos amours.

Le fleuve emporte l'amour, le souvenir. Après chaque quatrain, le poète répète le même refrain : obsession ? temps qui s'écoule ? la vie qui revient, les cycles de la vie ? Sentiments : peine, tristesse ? Registre élégiaque, complainte, poète malheureux Dans le poème, tout se déplace (tout ? Sauf le poète et le pont). Cela symbolise la vie qui coule, qui s'écoule : pour la vie, pour le temps et pour le fleuve, on peut utiliser la même expression. valeurs différentes : présent d’énonciation au moment où le poète parle, il se trouve sur le pont d’où il regarde couler la e Seine après sa rupture amoureuse/2 strophe : présent de narration actualise un moment d’avant la rupture quand ils étaient encore unis/ présent de vérité générale, intemporel dans les 2 dernières strophes.

Détachement progressif du poète, il quitte ses souvenirs, il perd l’espoir de retrouver la joie de son amour. Il oppose les jours et sa situation.

Le temps passe (comme le fleuve coule), mais lui ne varie pas, ne bouge pas.

Il attend figé dans sa douleur.

Face au temps qui passe, lui éprouve curieusement un sentiment de permanence. On ne s'arrête pas à la fin du vers : cela mime le mouvement, le déplacement qui est évoqué dans le vers. Le vocabulaire qu'il emploie est soutenu, poétique : «.... »

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