Ordre et liberté

« Sujets traités de culture générale-Séance de révision, FDPRI, 2024 Dr Drissa Mamadou COULIBALY Ce support destiné au candidat du concours d’entrée à l’ENA du Mali est gratuit et ne saurait être commercialisé ! Sujet 1 : Ordre et liberté. Notre liberté s’arrête là ou commence celle des autres, a-t-on coutume de dire.

A cet effet, on peut définir l’ordre comme l’ensemble des règles de bonne conduite permettant de garantir un vivre-ensemble harmonieux au sein de la société.

Quant à la liberté, elle est la faculté d’agir sans contrainte, de faire ce que l’on veut dans les limites fixées par la loi.

Dans ce sujet, il est attendu de nous d’établir les rapports entre l’ordre et la liberté.

Autrement dit, il s’agit de mettre en lumière les effets de l’un sur l’autre d’où ce sujet soumis à notre réflexion : « Ordre et liberté ».

L’examen des rapports entre ces deux notions peut nous amener à nous poser les questions suivantes : en quoi l’ordre apparait comme un garant de l’exercice de la liberté ? Dans quelle mesure pouvons-nous affirmer que l’ordre constitue également une limite à la liberté ? Dans un premier temps, l’ordre constitue un garant de l’exercice de la liberté.

Autrement dit, c’est l’ordre qui crée et garantit la liberté.

Sans ordre, nul ne saurait jouir de ses libertés publiques avec plénitude.

Ainsi, dans ce premier axe de réflexion, l’ordre apparait comme un ami de la liberté.

En effet, sans ordre, les citoyens ne peuvent pas valablement exercer leurs libertés publiques. A titre illustratif, pour permettre aux citoyens d’exercer leur liberté d’aller et de venir, de réunion, de manifestation, l’Etat a mis en place des dispositifs légaux et institutionnels.

C’est pourquoi, la loi fondamentale qu’est la Constitution garantit aux citoyens un certain nombre de droits et de libertés publiques.

En application de la Constitution, l’Etat a adopté des dispositifs pour organiser la vie en société et permettre aux citoyens de jouir de leurs libertés publiques.

Il s’agit par exemple des forces de l’ordre et de sécurité qui s’assurent que chaque citoyen puisse exercer ses libertés à travers une certaine protection.

C’est dans ce sens que nous affirmons couramment que « sans ordre pas de liberté, c’est la loi du plus fort ».

Sans l’ordre, nous tomberions dans la loi de la jungle où les plus forts imposent leur loi aux plus faibles qui ne pourront plus faire ce qu’ils veulent.

C’est dans ce cadre que l’homme d’Etat français Léon BOURGEOIS affirme : « Pas d'harmonie sans l'ordre, pas d'ordre sans la paix, pas de paix sans la liberté, pas de liberté sans la justice.

» C’est dire que sans ordre, l’exercice des libertés publiques devient difficile.

Prenons l’exemple sur des 1 Sujets traités de culture générale-Séance de révision, FDPRI, 2024 Dr Drissa Mamadou COULIBALY Ce support destiné au candidat du concours d’entrée à l’ENA du Mali est gratuit et ne saurait être commercialisé ! localités du Mali où il n’y avait pas d’ordre comme Ténenkou, Macina ou une bonne partie de Niono.

A un moment donné, les populations de ces localités n’avaient plus la possibilité d’exercer certaines libertés qui leur sont pourtant garanties par la Constitution : les hommes n’avaient pas le droit de fumer la cigarette ou même de regarder le football à la télévision.

De même, les femmes n’étaient plus libres de s’habiller comme elles le voulaient, il leur était imposé le port de la burqa ou le hijab.

C’est dans ce contexte que Pierre GAXOTTE, un membre de l’Académie Française affirmait en 1953 : « la liberté n’est pas au commencement mais à la fin.

La liberté est le fruit du bon ordre ».

C’est pour dire qu’ici, l’ordre protège la liberté, il la garantit et il en facilite l’exercice. Toutefois, ce serait une erreur de penser que l’ordre est toujours un ami de la liberté, au contraire il peut parfois le combattre. Dans un second temps, l’ordre constitue une limite à l’exercice de la liberté.

Dans cet autre axe de réflexion, l’ordre apparait comme un ennemi de la liberté.

En effet, à chaque fois qu’une.... »