Culture de masse (1918-1960)

« Culture de masse (1918-1960) Après la première guerre mondiale, la culture «populaire» subit des mutations profon­ des, au point de devenir progressivement une culture de masse et un produit de consommation. Le renforcement du capitalisme détermine en effet la transformation de plus en plus nette de l'objet culturel en marchandise produite et diffusée par des sociétés commer­ ciales de plus en plus concentrées (maisons d'édition, sociétés de distribution cinémato­ graphique, maisons de disques).

Cette évolution conduit les entrepreneurs du marché culturel à adapter les produits aux besoins de publics bien délimités.

Ce morcellement du public, en apparence contradictoire avec l'uniformisation des contenus culturels, est lié au changement rapide des mœurs, à l'affaiblissement de la cohésion sociale dû en particulier aux guerres et au passage d'une société surtout rurale à une société surtout urbaine.

Parallèlement, les mass-media se développent et se diversifient, grâce aux innovations techniques: la T.S.F., le cinéma, le disque, viennent concurrencer les formes littéraires populaires écrites ou orales, susciter de nouvelles habitudes, de nou­ veaux comportements face aux textes.

Par culture de masse, il faut donc entendre une culture produite en masse et consommée par les masses et non créée par elles, et qui ne vise d'aucune façon leur émancipation éthique ou politique. a 1918-1940 • Pour les masses populaires urbaines, l'accès à la culture ne passe guère par la lecture et peu par l'École (jusqu'en 1936, la démocratisation de l'enseignement ne s'étend pas au Second Degré, et après cette date, elle y débute timidement), mais par les media nouveaux, en particulier la presse à gros tirages.

La littérature de grande consommation est intégrée dans un ensemble où dominent l'image et le son. Sous l'influence américaine, le music-hall tend à supplanter les chanteurs de rue ou de cafés, le cinéma ( dont la révolution du «parlant» en 1928 transforme le contenu. »