Tanka Tautologie Temps Terza rima (rime tiercée) Théâtre de boulevard Théâtre brechtien Théâtre de chambre

Tanka. Poème japonais à forme fixe de 31 syllabes réparties en cinq vers de 5, 7, 5, 7 et 7 syllabes. Il ne propose que de brèves notations : Je pensais tant à lui, sans doute, Qu’en mon sommeil son image m’est apparue : Si j’avais su que c’était un rêve, Jamais je ne me fusse réveillée ! Tautologie. Assertion redondante dont le propos redit le thème et qui donc n’apporte aucun élément nouveau : Un sou est un sou. En réalité, dans le discours, la tautologie s’intégre souvent dans une argumentation. Elle se présente en effet comme une évidence, dont elle a la force, alors que la seconde occurrence du terme offre en fait un sens plus ou moins différent du premier. Il y a donc syllepse. Ainsi, dans l’exemple cité, aux traits sémantiques de sou dans le premier emploi (somme minime) s’ajoute un autre trait (et pourtant qui n’est pas à négliger). Temps. Mesure des événements. La difficulté de définition et d’analyse du temps tient à son mode d’existence. Ni le passé ni le futur n’ont d’existence autre que mentale, et le présent nous échappe sans cesse, ne pouvant s’appréhender que comme le moment de la parole. Le temps ne peut donc être saisi qu’à travers ses conséquences, le changement et le vieillissement et non en tant que tel. On peut distinguer différents types de temps. Le temps cosmologique, celui du cours des planètes, du déroulement des saisons, est cyclique. Ce temps cyclique, fondateur de rythmes, nous le connaissons également à travers le temps biologique (périodicité de la respiration, de l’alternance de la veille et du sommeil, de la menstruation...). Mais pour nous, le temps est avant tout linéaire, et dessine l’espace parcouru de la naissance à la mort. C’est d’ailleurs ainsi que nous le représentons graphiquement, sur le mode d’un parcours spatialisé, de droite à gauche, comme dans notre mode d’écriture. Ce temps psychologique est donc un temps vécu, un temps phénoménologique où la durée ressentie importe plus que l’inscription des événements dans une chronologie mesurée : des périodes étalées sur plusieurs années peuvent se trouver resserrées en un point, ou au contraire un instant dilaté en des siècles. Selon P. Ricœur, le temps tel qu’il est défini dans les calendriers, à partir d’un événement humain fondateur (l’hégire, la naissance du Christ) est un moyen d’articuler ces deux temps différents, cyclique et linéaire.

L’appréhension du temps se complique encore du fait que nous l’organisons linguistiquement en distinguant deux types de chronologie, c'est-à-dire d’ordre des événements. La première est dite chronologie absolue, elle s’établit à partir du repère fondamental que constitue le moment de l’énonciation. C’est donc une chronologie déictique qui sépare trois époques, le présent, défini par le moment de la parole, le passé et le futur. La seconde est dite chronologie relative, elle se définit par rapport à un moment, lui-même situé dans la chronologie absolue, et choisi comme repère. Elle ne connaît que la simultanéité, la postériorité et l’antériorité. Ainsi, dans la phrase suivante : Quand tu auras fini, tu sortiras, l’événement auquel renvoie tu sortiras est-il situé de façon absolue dans le futur de l’énonciateur, alors que celui auquel renvoie tu auras fini est proposé comme antérieur à ce même tu sortiras. Ces deux chronologies sont évidemment présentes dans la mise en intrigue qui, dans toute narration, articule le temps et lui donne une signification en l’insérant entre un début et une fin. Terza rima (rime tiercée). Type de tercet emprunté à Dante et à Pétrarque, dont le deuxième vers rime avec le premier et le troisième du tercet suivant : Moines de Zurbaran, blancs chartreux qui, dans l’ombre, Glissez silencieux sur les dalles des morts, Murmurant des Pater et des Ave sans nombre, Quel crime expiez-vous par de si grands remords? Fantômes tonsurés, bourreaux à face blême, Pour le traiter ainsi, qu’a donc fait votre corps ? (Théophile Gautier, A Zurbaran)