Association des Écrivains et Artistes Révolutionnaires
Association des Écrivains et Artistes Révolutionnaires. L’AEAR est l’organisation la plus représentative de l’engagement des intellectuels français au moment du Front populaire. Elle fut créée le 17 mars 1932. Paul Vaillant-Couturier en était le secrétaire général, Jean Fréville (responsable des pages littéraires de L'Humanité) son adjoint, Aragon et Nizan membres du Comité exécutif. Section française de l’Union internationale des écrivains révolutionnaires (UIER), organisation satellite de l’internationale communiste, l’AEAR a pour objectif principal l’application en France des résolutions adoptées au congrès de Kharkov en novembre 1930 : développement d’une littérature révolutionnaire s’appuyant sur un réseau de correspondants ouvriers (les « rabcors ») et surtout conquête du « champ littéraire » alors occupé par des groupes indépendants (les surréalistes, le groupe des écrivains prolétariens d’Henry Poulaille, Monde et son directeur Henri Barbusse) que la conférence a violemment condamnés.
À l’automne 1932, cette politique dure s’adoucit sous l’influence de plusieurs facteurs : assouplissement de la politique culturelle en URSS, succès du Congrès contre la guerre d’Amsterdam (août 1932) organisé et présidé par Barbusse. En octobre, Barbusse adhère à l’AEAR qui, en décembre, appelle au regroupement de tous les écrivains progressistes. L’accession d’Hitler au pouvoir (janvier 1933) accentue cette évolution. Le meeting contre le fascisme qui réunit le 21 mars 1933 Gide, Malraux, Dabit et Guéhenno, marque la véritable naissance de l’AEAR. Cette organisation jusque-là très étroite, dans ses effectifs comme dans son esprit, devient le pôle attractif de la gauche intellectuelle française. S’ouvre alors une série très importante de manifestations (meetings antifascistes ou, en avril 1935, l’inauguration de la première Maison de la culture), auxquelles les intellectuels participent de plus en plus nombreux (Gide, Giono, Malraux, Aragon, Nizan, Rolland, Barbusse, Guilloux, Dabit, Crevel, Jean-Richard Bloch et bien d’autres comme les peintres Fernand Léger et Paul Signac). En juillet 1933, la parution du premier numéro de Commune, organe de l’AEAR, constitue une nouvelle étape de cette progression dont le Congrès de Paris pour la défense de la culture (21-25 juin 1935) est le point culminant. L’organisation tutélaire, l’UIER, est dissoute en décembre 1935 ; l’AEAR est alors remplacée par l’Association internationale des écrivains pour la défense de la culture (secrétaires André Chamson, Jean-Richard Bloch et André Malraux) qui, portée par l’enthousiasme entourant le Front populaire poursuit son développement et revendiquera, en décembre 1938, cent mille membres.
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