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présent.
Victor Hugo, Choses vues, 1846. Hier, 22 février1, j'allais à la Chambre des Pairs2. Il faisait beau et très froid, malgré le soleil de midi. Je vis venir rue de Tournon un homme que deux soldats emmenaient. Cet homme était blond, pâle, maigre, hagard; trente ans à peu près, un pantalon de grosse toile, les pieds nus et écorchés dans des sabots avec des linges sanglants roulés autour des chevilles pour tenir...
Victor HUGO (1802-1885) (Recueil : La légende des siècles) - L'échafaud
C'était fini. Splendide, étincelant, superbe,
Luisant sur la cité comme la faulx sur l'herbe,
Large acier dont le jour faisait une clarté,
Ayant je ne sais quoi dans sa tranquillité
De l'éblouissement du triangle mystique,
Pareil à la lueur au fond d'un temple antique,
Le fatal couperet relevé triomphait.
Il n'avait rien gardé de ce qu'il...
Émile Zola (1840-1902), Nouveaux Contes à Ninon (1874), "Le Forgeron". LE FORGERON J'ai vécu une année chez LE FORGERON, toute une année de convalescence. J'avais perdu mon coeur, perdu mon cerveau, j'étais parti, allant devant moi, me cherchant, cherchant un coin de paix et de travail, où je pusse retrouver ma virilité. C'est ainsi qu'un soir, sur la route, après avoir dépassé le village, j'ai aperçu la forge, isolée,...
Paul VERLAINE (1844-1896) (Recueil : Jadis et naguère) - Sonnet boiteux
Ah ! vraiment c'est triste, ah ! vraiment ça finit trop mal,
Il n'est pas permis d'être à ce point infortuné.
Ah ! vraiment c'est trop la mort du naïf animal
Qui voit tout son sang couler sous son regard fané.
Londres fume et crie. O quelle ville de la Bible !
Le gaz flambe et nage et les enseignes...
Victor HUGO (1802-1885) (Recueil : Les contemplations) - Il faut que le poète
Il faut que le poète, épris d'ombre et d'azur,
Esprit doux et splendide, au rayonnement pur,
Qui marche devant tous, éclairant ceux qui doutent,
Chanteur mystérieux qu'en tressaillant écoutent
Les femmes, les songeurs, les sages, les amants,
Devienne formidable à de certains moments.
Parfois, lorsqu'on se met à rêver sur son livre,
Où tout berce, éblouit, calme, caresse, enivre,
Où l'âme...
Dominique Fernandez (né en 1929) (L'École du Sud, 1989). La jeune Adeline vient de demander que le ménage soit fait à fond dans sa chambre. Deux servantes, la mère et la fille, arrivent, munies chacune d'une sorte de fouet à neuf lanières. Adeline, réfugiée près du lit, se demandait à quelle sorte de travail se livreraient les deux servantes armées d'engins aussi primitifs. La frénésie belliqueuse dont elles furent saisies dépassa ses prévisions les plus pessimistes, tout...
Emile Zola, La Bête humaine (le train fou) Mais Pecqueux, d'un dernier élan, précipita Jacques ; et celui-ci, sentant le vide, éperdu, se cramponna à son cou, si étroitement, qu'il l'entraîna. Il y eut deux cris terribles, qui se confondirent, qui se perdirent. Les deux hommes, tombés ensemble, entraînés sous les roues par la réaction de la vitesse, furent coupés, hachés, dans leur étreinte, dans cette effroyable embrassade, eux qui avaient si longtemps vécu en frères....
Jean Giono, Le Hussard sur le toit, ch. VI (1951) Durant la grande épidémie de choléra qui sévit en Provence au milieu du XIXe siècle, le héros du Hussard sur le toit, Angélo, perché sur les toits de Manosque, assiste à une procession destinée à conjurer les forces du mal. Bien longtemps avant que le soleil se lève, une petite cloche se mit à sonner dans les collines. Il y avait de ce côté-là, sur une éminence...
Mme de Staël, De l'Allemagne, II, 11 : Le nom de romantique a été introduit nouvellement en Allemagne, pour désigner la poésie dont les chants des troubadours ont été l'origine, celle qui est née de la chevalerie et du christianisme. Si l'on n'admet pas que le paganisme et le christianisme, le Nord et le Midi, l'Antiquité et le Moyen Age, la chevalerie et les institutions grecques et romaines, se sont partagé l'empire de la...
Le chemin qui mène à Heidelberg passe devant les ruines. Au moment où j'y arrivais, la lune, voilée par des nuages diffus et entourée d'un immense halo, jetait une clarté lugubre sur ce magnifique amas d'écroulements. Au delà du fossé, à trente pas de moi, au milieu d'une vaste broussaille, la tour fendue, dont je voyais l'intérieur, m'apparaissait comme une énorme tête de mort. Je distinguais les fosses nasales, la voûte du palais, la double...
La Fontaine : « Les Obsèques de la Lionne», Fables, VIII, 14 (1678) Les Obsèques de la Lionne. La femme du Lion mourut : Aussitôt chacun accourut Pour s'acquitter envers le Prince De certains compliments de consolations, Qui sont surcroît d'affliction. Il fit avertir sa Province1 Que les obsèques...
Rimbaud, « Ophélie » I Sur l'onde calme et noire où dorment les étoiles La blanche Ophélia flotte comme un grand lys, Flotte très lentement, couchée en ses longs voiles... - On entend dans les bois lointains des hallalis. Voici plus de mille ans que la triste Ophélie Passe, fantôme blanc, sur le long fleuve noir Voici plus de mille ans que sa douce folie Murmure sa romance à la brise du soir Le vent baise ses seins et déploie en corolle Ses grands...
Hugo, Quatre Vingt Treize, Extrait du chapitre 2 (Deuxième partie) Le premier de ces trois hommes était pâle, jeune, grave, avec les lèvres minces et le regard froid. Il avait dans la joue un tic nerveux qui devait le gêner pour sourire. Il était poudré, ganté, brossé, boutonné ; son habit bleu clair ne faisait pas un pli. Il avait une culotte de nankin, des bas blancs, une haute cravate, un jabot plissé, des souliers à boucles d'argent. Les deux autres...
Germain NOUVEAU (1851-1920) (Recueil : Valentines) - Jaloux
En été dans ta chambre claire,
Vers le temps des premiers aveux,
(Ce jeu-là paraissait Te plaire)
On ouvrait parfois Baudelaire,
Avec ton épingle à cheveux,
Comme un croyant ouvre sa Bible,
En s'imaginant que le Ciel,
Dans un verset doux ou terrible,
Va parler à son coeur sensible,
Quelque peu superficiel ;
D'avance on désignait...
Henri Michaux, « La paresse » L'âme adore nager. Pour nager on s'étend sur le ventre. L'âme se déboîte et s'en va. Elle s'en va en nageant. (Si votre âme s'en va quand vous êtes debout, ou assis, ou les genoux ployés, ou les coudes, pour chaque position corporelle différente l'âme partira avec une démarche et une forme différentes c'est ce que j'établirai plus tard.) On parle souvent de voler. Ce n'est pas ça. C'est nager qu'elle fait....
André CHÉNIER (1762-1794) (Recueil : Dernières poésies) - Comme un dernier rayon, comme un dernier zéphyre
Comme un dernier rayon, comme un dernier zéphyre
Anime la fin d'un beau jour,
Au pied de l'échafaud j'essaye encor ma lyre.
Peut-être est-ce bientôt mon tour ;
Peut-être avant que l'heure en cercle promenée
Ait posé sur l'émail brillant,
Dans les soixante pas où sa route est bornée,
Son pied sonore et vigilant,
Le sommeil...
Victor HUGO (1802-1885) (Recueil : L'année terrible) - Dans l'ombre
LE VIEUX MONDE
Ô flot, c'est bien. Descends maintenant. Il le faut.
Jamais ton flux encor n'était monté si haut.
Mais pourquoi donc es-tu si sombre et si farouche ?
Pourquoi ton gouffre a-t-il un cri comme une bouche ?
Pourquoi cette pluie âpre, et cette ombre, et ces bruits,
Et ce vent noir soufflant dans...
Arthur RIMBAUD (1854-1891) (Recueil : Illuminations) - Mouvement
Le mouvement de lacet sur la berge des chutes du fleuve,
Le gouffre à l'étambot,
La célérité de la rampe,
L'énorme passade du courant,
Mènent par les lumières inouïes
Et la nouveauté chimique
Les voyageurs entourés des trombes du val
Et du strom.
Ce sont les conquérants du monde
Cherchant la fortune chimique personnelle ;
Le sport et le confort voyagent avec eux...
Paul VERLAINE (1844-1896) (Recueil : Jadis et naguère) - Crimen amoris
(A Villiers de l'Isle-Adam)
Dans un palais, soie et or, dans Ecbatane,
De beaux démons, des satans adolescents,
Au son d'une musique mahométane,
Font litière aux Sept Péchés de leurs cinq sens.
C'est la fête aux Sept Péchés : ô qu'elle est belle !
Tous les désirs rayonnaient en feux brutaux ;
Les Appétits, pages prompts que...
« Qui est là? — C'est moi, ton frère, c'est Pierre... » Il entend comme un pépiement, un remue-ménage heureux, un déclic rapide, un bruit de chaîne léger, joyeux, la porte s'ouvre... « Ah, c'est toi... » Il avait oublié ce regard sous les paupières usées, fardées, un bon regard d'où ruisselle une tendre émotion... « C'est toi, Pierre... Mais bien sûr que tu ne me déranges pas... Je suis contente de te voir, tu...
Extrait de Baudelaire par lui-même de Pascal Pia (1952). Dans cette évocation de jours quiets1 mais endoloris, dans ce rappel de dîners long et silencieux, dans l'accusation d'ingratitude que Baudelaire feint de s'adresser envers des morts qu'il n'oublie pourtant pas, il serait difficile de ne pas deviner le grief qu'il fait à sa mère de n'avoir pas montré le même attachement et d'avoir distrait, au bénéfice d'un intrus2, une part de son amour. Longtemps plus...
Victor HUGO, Les Contemplations, IV, 1856. [Dans la seconde partie du recueil Les Contemplations, Victor Hugo évoque sa douleur de père après la mort de sa fille] Oh ! je fus comme fou dans le premier moment, Hélas ! et je pleurai trois jours amèrement. Vous tous à qui Dieu prit votre chère espérance, Pères, mères, dont l'âme a souffert ma souffrance, Tout ce que j'éprouvais, l'avez-vous éprouvé ? Je voulais me briser le front sur le pavé; Puis je me révoltais, et,...
Molière, Tartuffe, Acte V, scène 2 MADAME PERNELLE. Qu'est-ce ? J'apprends ici de terribles mystères. ORGON. Ce sont des nouveautés dont mes yeux sont témoins, Et vous voyez le prix dont sont payés mes soins. Je recueille avec zèle un homme en sa misère, Je le loge, et le tiens comme mon propre frère ; De bienfaits chaque jour il est par moi chargé ; Je lui donne ma fille et tout le bien que j'ai...
Corneille, L'Illusion comique, Acte II, scène 2. CLINDOR. Quoi ! monsieur, vous rêvez ! et cette âme hautaine, Après tant de beaux faits, semble être encore en peine ! N'êtes-vous point lassé d'abattre des guerriers, Et vous faut-il encor quelques nouveaux lauriers ? MATAMORE. Il est vrai que je rêve, et ne saurais résoudre Lequel je dois des deux le premier mettre en poudre, Du grand sophi de Perse, ou bien du grand mogor. CLINDOR. Eh...
Benjamin Constant, Adolphe, chapitre 10. Ellénore dormit longtemps. Instruit de son réveil, je lui écrivis pour lui demander de me recevoir. Elle me fit dire d'entrer. Je voulus parler ; elle m'interrompit. « Que je n'entende de vous, dit-elle, aucun mot cruel. Je ne réclame plus, je ne m'oppose à rien ; mais que cette voix que j'ai tant aimée, que cette voix qui retentissait au fond de mon coeur n'y pénètre pas pour le déchirer....
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