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Marie Shelley, Frankenstein. Je me réveillai, frissonnant d'effroi. Une sueur froide me mouillait le front, mes dents claquaient et des frémissements secouaient mes membres. A la lueur jaunâtre des rayons lunaires qui filtraient par les fentes des volets, j'aperçus soudain le misérable, le monstre que j'avais créé. Il avait soulevé la tenture de mon lit, et ses yeux – si l'on peut leur donner ce nom – étaient fixés sur moi. Il ouvrit la bouche et...
Raymond Queneau, Zazie dans le métro, III. Comme ils étaient à l'anglaise, Zazie reprend pied dans la civilisation pour y passer un bon quart d'heure. Elle trouve l'endroit non seulement utile mais gai. Il est tout propre, ripoliné. Le papier de soie se froisse joyeusement entre les doigts. A ce moment de la journée, il y a même un rayon de soleil : une buée lumineuse descend du vasistas. Zazie réfléchit longuement, elle se demande si...
Marcel Aymé, Travelingue. Le mariage fut célébré à Saint-Honoré d'Eylau. Y assistaient, pour le principal, sept grosses têtes de l'industrie lourde, cinq personnes nobles, un ministre et deux généraux. Le voyage de noces se fit en Egypte et dura deux mois au bout desquels le couple se retrouva déjeunant rue Spontini chez les parents de la jeune femme où étaient réunies huit personnes, tout compté. La pièce était nue, sans autres meubles que la table et...
Marcel Aymé, Travelingue, II. Les hommes se tenaient dans les deux pièces, salon et bureau, dont les fenêtres donnaient sur le jardin situé derrière l'hôtel des Lasquin. Bernard Ancelot, que sa présence au déjeuner fatal avait encore rapproché de la famille, s'était laissé embarquer dans une voiture au sortir du cimetière. Il se tenait autant que possible à l'écart des conversations et regrettait d'être venu. Voyant Micheline descendre au jardin, il l'y rejoignit. Pontdebois essayait de...
Marcel Aymé, Travelingue, II. Le deuil allait bien à Micheline. Elle le portait avec une élégance qui ne sentait pas l'improvisation, ni l'apprêt. Elle restait très bien habillée. Le noir faisait valoir sa blondeur et sa carnation. Sa mélancolie était appétissante. Bernard Ancelot admirait en elle le calme et l'innocence de la richesse bien assise. Dans ce jardin tranquille des Lasquin, il écoutait avec bonheur Micheline l'entretenir de choses insignifiantes. Elle parlait sans coquetterie, avec...
Marcel Aymé, Travelingue IV. Pontdebois se trouvait à la maison et commençait à regretter de s'être laissé retenir à déjeuner. A la nouvelle que les ouvriers de chez Renault avaient occupé les usines, il accourait pour échanger des impressions et se repaître un peu de l'angoisse des milieux patronaux, mais il lui fallait rester sur sa fièvre. Mme Lasquin, qu'il avait voulu entretenir de ces graves événements, n'était pas du tout surprise que les usines...
Marcel Aymé, Travelingue IV. Le déjeuner fut, comme à l'ordinaire, très familial, discrètement animé. Bernard n'aurait pas osé penser que la conversation y était futile. Pierre se fit raconter la partie de tennis du matin, puis entretint sa belle-mère d'un grand match de rugby à treize qui devait se jouer le dimanche suivant dans le Sud-Ouest. Mme Lasquin répondait avec cette douceur, voilée de mélancolie, des personnes qui ont au cœur une plaie inguérissable. Pontdebois,...
Racine, Phèdre, Acte I, scène 1. HIPPOLYTE Le dessein en est pris : je pars, cher Théramène, Et quitte le séjour de l'aimable Trézène. Dans le doute mortel dont je suis agité, Je commence à rougir de mon oisiveté. Depuis plus de six mois éloigné de mon père, J'ignore le destin d'une tête si chère ; J'ignore jusqu'aux lieux qui le peuvent cacher. THÉRAMÈNE Et dans quels lieux, Seigneur, l'allez-vous donc chercher ? Déjà,...
Racine, Phèdre, Acte II, scène 5. HIPPOLYTE Je vois de votre amour l'effet prodigieux. Tout mort qu'il est, Thésée est présent à vos yeux, Toujours de son amour votre âme est embrasée. PHEDRE Oui, Prince, je languis, je brûle pour Thésée. Je l'aime, non point tel que l'ont vu les enfers, Volage adorateur de mille objets divers, Qui va du dieu des morts déshonorer la couche, Mais fidèle, mais fier, et même un peu...
Racine, Phèdre, Acte IV, scène 6. ŒNONE Quel fruit recevront-ils de leurs vaines amours ? Ils ne se verront plus. PHEDRE Ils s'aimeront toujours ! Au moment que je parle, ah ! mortelle pensée ! Ils bravent la fureur d'une amante insensée. Malgré ce même exil qui va les écarter, Ils font mille serments de ne se point quitter. Non, je ne puis souffrir un bonheur qui m'outrage, Œnone ; prends pitié de ma...
Tchékhov, La Cerisaie, acte I. LOPAKHINE : Le train est arrivé, Dieu merci. Quelle heure est-il ? DOUNIACHA : Bientôt deux heures. (Soufflant sur la bougie) Il fait déjà clair. LOPAKHINE : Mais combien de retard a-t-il donc, ce train ? Au moins deux heures. (Il bâille et s'étire.) Et moi, non, quel imbécile ! Venir exprès ici, pour aller les chercher à la gare, et m'endormir... Je me suis endormi dans ce fauteuil. C'est agaçant......
Marguerite Yourcenar, L'Œuvre au noir, (1968) (La voix publique) On sut plus tard qu'il avait d'abord passé quelque temps à Gand, chez le prévôt mitré[1] de Saint-Bavon, qui s'occupait d'alchimie. On crut ensuite l'avoir vu à Paris, dans cette rue de la Bûcherie où les étudiants dissèquent en secret des morts, et où se prennent comme un mauvais air le pyrrhonisme[2] et l'hérésie. D'autres, fort dignes de foi, assuraient qu'il tenait ses diplômes de l'Université de...
Laclos, Les Liaisons dangereuses. LETTRE XLVIII Le vicomte de Valmont à la présidente de Tourvel (timbrée de Paris.) C'est après une nuit orageuse, et pendant laquelle je n'ai pas fermé l'œil ; c'est après avoir été sans cesse ou dans l'agitation d'une ardeur dévorante, ou dans l'entier anéantissement de toutes les facultés de mon âme, que je viens chercher auprès de vous, Madame, un calme dont j'ai besoin, et dont pourtant je n'espère pas jouir encore. En...
Marguerite Yourcenar, Souvenirs pieux. L'être que j'appelle moi vint au monde un certain lundi 8 juin 1903, vers les 8 heures du matin, à Bruxelles, et naissait d'un Français appartenant à une vielle famille du Nord, et d'une Belge dont les ascendants avaient été durant quelques siècles établis à Liège, puis s'étaient fixés dans le Hainaut. La maison où se passait cet événement, puisque toute naissance en est un pour le père et la mère et...
Émile Zola, Germinal, 1885. ? Non, non, je ne veux pas regarder, dit Cécile en allant se blottir dans le foin. Mme Hennebeau, très pâle, prise d'une colère contre ces gens qui gâtaient un de ses plaisirs, se tenait en arrière, avec un regard oblique et répugné ; tandis que Lucie et Jeanne, malgré leur tremblement, avaient mis un œil à une fente, désireuses de ne rien perdre du spectacle. Le roulement de tonnerre approchait, la terre fut...
Musset, Lorenzaccio, Acte I, scène 6. CATHERINE : Le soleil commence à baisser. De larges bandes de pourpre traversent le feuillage, et la grenouille fait sonner sous les roseaux sa petite cloche de cristal. C'est une singulière chose que toutes les harmonies du soir avec le bruit lointain de cette ville. MARIE : Il est temps de rentrer ; noue ton voile autour de ton cou. CATHERINE : Pas encore, à moins que vous n'ayez froid....
André Gide, La Symphonie pastorale, premier cahier. [27 février] Il me faut avouer ici la profonde déception où je me sentis sombrer les premiers jours. Certainement je m'étais fait tout un roman de l'éducation de Gertrude, et la réalité me forçait par trop d'en rabattre. L'expression indifférente, obtuse de son visage, ou plutôt son inexpressivité absolue glaçait jusqu'à sa source mon bon vouloir. Elle restait tout le long du jour, auprès du feu, sur la défensive, et...
François Mauriac, Le Baiser au lépreux. Jean Péloueyre, étendu sur son lit, ouvrit les yeux. Les cigales autour de la maison crépitaient. Comme un liquide métal la lumière coulait à travers les persiennes. Jean Péloueyre, la bouche amère, se leva. Il était si petit que la basse glace du trumeau refléta sa pauvre mine, ses joues creuses, un nez long au bout pointu, rouge et comme usé, pareil à ces sucres d'orge qu'amincissent, en les suçant,...
François Mauriac, Le Baiser au lépreux. En dépit de la sieste paternelle, la fournaise extérieure attira Jean Péloueyre ; d'abord elle l'assurait d'une solitude : au long de la mince ligne d'ombre des maisons, il glisserait sans qu'aucun rire fusât des seuils où les filles cousent. Sa fuite misérable suscitait la moquerie des femmes ; mais elles dorment encore environ la deuxième heure après midi, suantes et geignantes à cause des mouches. Il ouvrit, sans qu'elle...
Sartre, Les Mots. En Alsace, aux environs de 1850, un instituteur accablé d'enfants consentit à se faire épicier. Ce défroqué voulut une compensation : puisqu'il renonçait à former les esprits, un de ses fils formerait les âmes ; il y aurait un pasteur dans la famille, ce serait Charles. Charles se déroba, préféra courir les routes sur la trace d'une écuyère. On retourna son portrait contre le mur et fit défense de prononcer son nom. A...
Sartre, Les Mots. Les deux garçons prirent le parti de leur mère ; elle les éloigna doucement de ce père volumineux ; Charles ne s'en aperçut même pas. L'aîné, Georges, entra à Polytechnique ; le second, Emile, devint professeur d'allemand. Il m'intrigue : je sais qu'il est resté célibataire mais qu'il imitait son père en tout, bien qu'il ne l'aimât pas. Père et fils finirent par se brouiller ; il y eut des réconciliations mémorables. Emile...
Sartre, Les Mots. A qui obéirais-je ? On me montre une jeune géante, on me dit que c'est ma mère. De moi-même, je la prendrais plutôt pour une sœur aînée. Cette vierge en résidence surveillée, soumise à tous, je vois bien qu'elle est là pour me servir. Je l'aime : mais comment la respecterais-je, si personne ne la respecte ? Il y a trois chambres dans notre maison : celle de mon grand-père, celle de ma...
Sartre, Les Mots. Ma chance fut d'appartenir à un mort : un mort avait versé les quelques gouttes de sperme qui font le prix ordinaire d'un enfant ; j'étais un fief du soleil, mon grand-père pouvait jouir de moi sans me posséder : je fus sa "merveille" parce qu'il souhaitait finir ses jours en vieillard émerveillé ; il prit le parti de me considérer comme une faveur singulière du destin, comme un don gratuit et...
Sartre, Les Mots. Dans la chambre de ma grand-mère les livres étaient couchés ; elle les empruntait à un cabinet de lecture et je n'en ai jamais vu plus de deux à la fois. Ces colifichets me faisaient penser à des confiseries de Nouvel An parce que leurs feuillets souples et miroitants semblaient découpés dans du papier glacé. Vifs, blancs, presque neufs, ils servaient de prétexte à des mystères légers. Chaque vendredi, ma grand-mère s'habillait pour...
Pagnol, La Gloire de mon père. Je suis né dans la ville d'Aubagne, sous le Garlaban couronné de chèvres, au temps des derniers chevriers. Garlaban, c'est une énorme tour de roches bleues, plantée au bord du Plan de l'Aigle, cet immense plateau rocheux qui domine la verte vallée de l'Huveaune. La tour est un peu plus large que haute : mais comme elle sort du rocher à six cents mètres d'altitude, elle monte très haut dans...
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