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Zola, L'Assommoir, chapitre XII - Non, personne ne voulait d'elle. Sa honte lui semblait grandir...

Publié le 22/02/2012

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Zola, L'Assommoir, chapitre XII - Non, personne ne voulait d'elle. Sa honte lui semblait grandir... Non, personne ne voulait d'elle. Sa honte lui semblait grandir de ce dédain. Elle descendait encore vers l'hôpital, elle remontait vers les abattoirs. C'était sa promenade dernière, des cours sanglantes où l'on assommait, aux salles blafardes où la mort raidissait les gens dans les draps de tout le monde. Sa vie avait tenu là. - Monsieur, écoutez donc ? Et, brusquement, elle aperçut son ombre par terre. Quand elle approchait d'un bec de gaz, l'ombre vague se ramassait et se précisait, une ombre énorme, trapue, grotesque tant elle était ronde. Cela s'étalait, le ventre, la gorge, les hanches, coulant et flottant ensemble. Elle louchait si fort de la jambe, que, sur le sol, l'ombre faisait la culbute à chaque pas ; un vrai guignol ! Puis, lorsqu'elle s'éloignait, le guignol grandissait, devenait géant, emplissait le boulevard, avec des révérences qui lui cassaient le nez contre les arbres et contre les maisons. Mon Dieu ! qu'elle était drôle et effrayante ! Jamais elle n'avait si bien compris son avachissement. Alors, elle ne put s'empêcher de regarder ça, attendant les becs de gaz, suivant des yeux le chahut de son ombre. Ah ! elle avait là une belle gaupe qui marchait à côté d'elle ! Quelle touche ! Ça devait attirer les hommes tout de suite. Et elle baissait la voix, elle n'osait plus que bégayer dans le dos des passants. - Monsieur, écoutez donc ? Cependant, il devait être très tard. Ça se gâtait, dans le quartier.

Dans les années 1880 se réunissent autour de lui plusieurs écrivains de l'école naturaliste (Maupassant, Joris-Karl Huysmans, etc.) dans sa maison à Médan. Ils publient en commun les Soirées de Médan. En 1898, il fait paraître dans l'Aurore la célèbre lettre J'accuse, dans laquelle il prend position pour Dreyfus.

Zola commence à partir de 1893 deux autres cycles romanesques : les Trois Villes (Lourdes, Rome, Paris) et les Quatre Evangiles.

Défenseur également de la peinture impressionniste, il est l'ami de Paul Cézanne.

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