Tristan CORBIERE (1845-1875) (Recueil : Les Amours jaunes) - Paris nocturne
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                    Tristan CORBIERE (1845-1875) (Recueil : Les Amours jaunes) - Paris nocturne C'est la mer : - calme plat - et la grande marée, Avec un grondement lointain, s'est retirée. Le flot va revenir, se roulant dans son bruit. Entendez-vous gratter les crabes de la nuit ? C'est le Styx asséché : le chiffonnier Diogène,  La lanterne à la main, s'en vient errer sans gêne. Le long du ruisseau noir, les poètes  pervers  Pêchent : leur crâne creux leur sert de boîte à vers. C'est le champ : pour glaner les impures charpies  S'abat le vol tournant des hideuses harpies. Le lapin de gouttière, à l'affût des rongeurs  Fuit les fils de Bondy, nocturnes vendangeurs. C'est la mort : la police gît. - En haut, l'amour  Fait la sieste en têtant la viande d'un bras lourd  Où le baiser éteint laisse sa plaque rouge. L'heure est seule. - Ecoutez : ... pas un rêve ne bouge. C'est la vie : écoutez : la source vive chante  L'éternelle chanson sur la terre gluante  D'un dieu marin tirant ses membres nus et verts  Sur le lit de la morgue... et les yeux grands ouverts !
                
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