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Saint Paul

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Deux événements commandent la vie de saint Paul et n'ont cessé d'être à l'origine d'une double inspiration pour l'Apôtre et d'une double tradition pour la Chrétienté. Le premier réfléchit dans la nouvelle religion le thème de la foi, et le second le thème antithétique ou du moins difficilement conciliable de la transformation. D'abord le Christ ressuscité lui apparaît sur le chemin de Damas et Saül, persécuteur pharisien des Chrétiens, devient Paul, apôtre des Gentils. Cette conversion est pour lui le signe de sa prédestination et l'origine d'une certitude éternelle, si absolue qu'il rejette tout ce qui différerait de cette révélation et dit : "Mais quand nous-mêmes, quand un ange du ciel annoncerait un autre évangile que celui que nous avons annoncé, qu'il soit anathème !" Ensuite, et l'éternité de l'événement est accentuée par le récit à la troisième personne, il confesse aux Corinthiens : "Je sais un homme en Christ, il y a quatorze ans, était-ce en son corps, je ne sais Dieu le sait, était-ce hors de son corps, je ne sais Dieu le sait, ravi, celui-là, jusqu'au troisième ciel."

« Saint Paul Deux événements commandent la vie de saint Paul et n'ont cessé d'être à l'origine d'une double inspiration pour l'Apôtre et d'une double tradition pour la Chrétienté.

Le premier réfléchit dans la nouvelle religion le thème de la foi, et le second le thème antithétique ou du moins difficilement conciliable de la transformation. D'abord le Christ ressuscité lui apparaît sur le chemin de Damas et Saül, persécuteur pharisien des Chrétiens, devient Paul, apôtre des Gentils.

Cette conversion est pour lui le signe de sa prédestination et l'origine d'une certitude éternelle, si absolue qu'il rejette tout ce qui différerait de cette révélation et dit : "Mais quand nousmêmes, quand un ange du ciel annoncerait un autre évangile que celui que nous avons annoncé, qu'il soit anathème !" Ensuite, et l'éternité de l'événement est accentuée par le récit à la troisième personne, il confesse aux Corinthiens : "Je sais un homme en Christ, il y a quatorze ans, était-ce en son corps, je ne sais Dieu le sait, était-ce hors de son corps, je ne sais Dieu le sait, ravi, celui-là, jusqu'au troisième ciel." Le miracle de Damas assure un nouvel Évangile.

La vérité de la résurrection est vérifiée par l'apparition du Ressuscité.

Mais à l'existence objective de ce Jésus ressuscité, dont on ignore s'il l'a connu vivant, Paul sait qu'il adhère par la foi.

A la rigueur, il est le premier disciple non contemporain ; il n'a pas vu, il croit.

Cette foi est d'abord une critique de la sensation et des oeuvres.

Dans la Loi elle-même, elle n'aperçoit que le moyen de faire abonder le péché et de conduire l'homme jusqu'à la conscience de sa faute et de son état de créature.

Non seulement l'ancienne religion juive, mais toute religion "positive" qui voudrait justifier ou apaiser l'homme est rejetée.

Nulle instance intermédiaire ne peut réduire la distance de la créature au Créateur, et le Christ rendra à Dieu la royauté après avoir "aboli" toute autorité, toute principauté, toute puissance.

D'un même mouvement, Paul rend les anges superflus, la Loi désuète, la distinction des Juifs inutile, mais universelle la prédestination en laquelle consiste tout entière la liberté du Chrétien.

Quant aux "paroles ineffables" qu'il a entendues et au troisième ciel qu'il a aperçu, Paul ne nous fait pas pénétrer plus avant dans une expérience qu'il est permis de qualifier de mystique.

Le paradoxe consiste dans ce dialogue continuel entre une expérience ineffable et, à certains égards, positive du divin, et l'affirmation radicale de notre finitude. Abrupt et profond, prophétique et mystique, tel semble Paul.

Il attend la gloire de la résurrection du corps spirituel, mais, achevant dès à présent "ce qui manque aux souffrances du Christ", il dit aux Colossiens les mots d'apaisement : "Et votre vie est cachée avec le Christ, en Dieu.". »

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