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Résumé de "Le Christ s'est arrêté à Eboli" de Carlo Levi

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En 1935, suite à ses activités anti-fascistes, Carlo Levi est exilé dans un village perdu d'Italie du Sud. A peine arrivé à Galliano, là où la route s'arrête définitivement, il est abordé par des paysans qui lui demandent de venir soigner un des leurs. En fait de médecine, Carlo Levi ne connaît que la théorie qu'il a mise en pratique durant peu de temps, avant de se consacrer à la peinture. Mais dans cette région perdue où les hommes sont considérés comme des chiens, où le Christ lui-même n'est pas arrivé, Carlo Levi n'a d'autre alternative que de répondre au souhait de ces pauvres gens. Lors de sa première rencontre avec le podestat, l'instituteur du village chargé de surveiller les internés politiques, celui-ci insiste pour qu'il exerce la médecine. Les deux médecins du village sont trop âgés, ont tout oublié et considèrent les « cafoni » (les paysans) comme des serfs sur lesquels ils ont droit de vie ou de mort.

« Le Christ s'est arrêté à Eboli de Carlo Levi En 1935, suite à ses activités anti-fascistes, Carlo Levi est exilé dans un village perdu d'Italie du Sud.

A peine arrivé à Galliano, là où la route s'arrête définitivement, il est abordé par des paysans qui lui demandent de venir soigner un des leurs.

En fait de médecine, Carlo Levi ne connaît que la théorie qu'il a mise en pratique durant peu de temps, avant de se consacrer à la peinture.

Mais dans cette région perdue où les hommes sont considérés comme des chiens, où le Christ luimême n'est pas arrivé, Carlo Levi n'a d'autre alternative que de répondre au souhait de ces pauvres gens. Lors de sa première rencontre avec le podestat, l'instituteur du village chargé de surveiller les internés politiques, celui-ci insiste pour qu'il exerce la médecine.

Les deux médecins du village sont trop âgés, ont tout oublié et considèrent les « cafoni » (les paysans) comme des serfs sur lesquels ils ont droit de vie ou de mort. Les habitants de ce lieu sont divisés en deux classes : les « galantuomini », propriétaires et bourgeois qui sont convaincus que les « cafoni » n'existent que pour être exploités.

Carlo Levi devra vivre pendant trois ans au milieu de leurs querelles. Il partage son temps entre les visites de courtoisie aux propriétaires, la peinture et la médecine.

S'ajoute aux habitants et aux exilés politiques une troisième sorte de résidents représentée par l'archiprêtre Don Frajella, nommé, il y a bien longtemps, en punition de quelque faute, dans ce village oublié de Dieu.

Contrairement aux autres résidents involontaires, il n'appartient à aucun groupe et est rejeté de tous, nobles et paysans. Pour les paysans, la pire des calamités, c'est l'Etat, plus éloigné que le ciel, incompréhensible lorsqu'il taxe durement les chèvres parce qu'elles abîment les arbres, oubliant qu'elles sont la seule ressource du pays.

La malaria, la famine, la pauvreté des hommes de Galliano, sont autant de fléaux que Carlo Levi a côtoyés chaque jour, frappé par la résignation qui est la seule défense de ces hommes face aux événements. Seule la visite de sa soeur, qui lui apporte les médicaments de ses prescriptions et des livres, vient rompre la monotonie de son exil.

Après avoir été hébergé vingt jours par une veuve, Carlo Levi reçoit enfin une vieille maison où il peut, au milieu des enfants, peindre et lire.

Une vieille femme, un peu sorcière, Giulia, lui tient lieu de servante et l'initie à cette médecine paysanne faite de croyances religieuses et de sorcellerie.

Les « cafoni » ont à présent définitivement adopté ce médecin qui ne s'offense pas de trouver au chevet de ses malades des talismans. La vie continue, au rythme monotone des saisons, les soirées succèdent aux soirées, animées de conversations, d'histoires de fortunes réalisées en Amérique et d'histoires de brigands.

Les mêmes intrigues, les mêmes rancoeurs lui sont relatées mille fois.

Carlo Levi observe tout, comme la visite du saisonnier qui stérilise les truies, la messe de Noël où l'Archiprêtre s'amusa aux dépens de ses paroissiens... Seul le décret qui frappa Carlo Levi d'interdiction d'exercer la médecine provoqua une réaction violente de la part des paysans.

Que faire pour garder ce docteur? Il leur semble légitime d'envoyer une pétition; le mot légitime, ils le comprennent dans son sens le plus authentique : est légitime une action bonne.

Mais la pétition n'aura aucun effet sur l'Etat, là-bas, à Rome.

Ils improvisent alors une pièce de théâtre satirique où s'opposent le bon docteur et l'ange de la mort, organisant des représentations devant la maison de chacun des notables du pays.

Ce fut peine perdue.

Carlo Levi continua d'exercer en cachette. Vint le jour qui marqua la fin de l'exil.

Les paysans proposèrent à Carlo Levi de rester, d'épouser une femme du village, de devenir leur podestat.

Carlo Levi promit solennellement de revenir... Pistes de lecture Enquête sociologique S'il débute par l'exercice de la médecine en 1923, Carlo Levi abandonne bien vite cette profession pour la peinture, qu'il ne délaissera que par intermittence au profit de l'écriture.

Il se fait connaître en tant que peintre en pleine période fasciste et, comme il fréquente assidûment le cercle antifasciste turinois, il est arrêté et condamné à l'exil en Lucanie. Libéré au début de la guerre, il se réfugie en France où il écrit son premier roman, La Peur de la liberté.

Mais il doit sa célébrité d'écrivain à la publication du Christ s'est arrêté à Eboli en 1945, roman écrit dix ans après les faits. L'essentiel du livre réside dans la découverte de la population du sud de l'Italie.

Les lecteurs du nord, qui ne se doutaient pas le moins du monde de la misère effroyable dans laquelle vivait toute une partie de leur pays, furent vivement impressionnés par cet ouvrage qui tient à la fois de l'enquête sociologique et du roman.

Caractéristique du néo-réalisme italien, il s'agit moins d'insister sur la trop grande différence de niveau de vie existante entre deux régions d'un même pays, que de mettre en lumière les conditions de vie des « cafoni » et des « galantuomini » comme expression d'un mode de vie oublié.

La pauvreté des personnages n'est pas intéressante en soi, mais bien, par le biais de la vie la plus simple que l'on puisse concevoir, la description de l'être humain, tel qu'il apparaît, dépouillé des marques de la civilisation. L'âme d'une région Au-delà de l'expression du « problème méridional », Carlo Levi cherche à rendre l'âme d'une région.

Son écriture se laisse guider par la sympathie et la relation privilégiée qu'il a entretenue avec les paysans.

La Giulia (la servante), Don Luigino (l'instituteur), tous les personnages du livre existent bel et bien et, si l'on excepte l'éclairage particulier qu'en a donné l'auteur suivant qu'il se trouvait ou non proche d'eux, aucun n'est une invention littéraire.

Carlo Levi n'a pas élaboré une histoire aux seules fins de faire passer un message sociologique ou autre, il rapporte les faits à la lueur de sa sensibilité propre, tels qu'on pourrait les retrouver dans un récit de voyages. Le Christ s'est arrêté à Eboli a donné l'impulsion à un vaste mouvement d'enquêtes sur la condition des paysans dans l'Italie du Sud, qui sera pour une grande part accompli par les écrivains néo-réalistes tels Vittorini (Conversation en Sicile). Carlo Levi écrira encore Les Paroles sont de pierre (1955), L'Avenir a un coeur (1956) qui sont autant de romans où s'exprime son amertume vis-à-vis des êtres, d'où naît toute la richesse de la sensibilité de ses oeuvres.

Mais l'écriture n'aura, en regard de la peinture, été qu'un intermède dans sa vie d'artiste.. »

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