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Résumé: A la recherche du temps perdu de MARCEL PROUST

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D'une santé fragile, mais d'une vive intelligence, Marcel Proust (1871-1922) fut dès son enfance sensible aux souvenirs qui s'attachent aux lieux familiers. Après avoir renoncé à la carrière diplomatique, il se consacre aux Lettres à partir de 1892. Dès 1907, il conçoit le projet d'un vaste roman dont le premier volet, Du côté de chez Swann, parait en 1913. La mort de sa mère, la solitude, la maladie, l'enferment de plus en plus en lui-même. Il laisse mûrir jusqu'au terme de sa vie cette somme de souvenirs qu'est A la recherche du temps perdu. Il y retient, au fil des milliers de pages écrites dans la fièvre et le labeur, le temps qui passe et dont les photos jaunies ne préservent que les moments privilégiés. 1913, Du côté de chez Swann. 1922. Sodome et Gomorrhe. 1919, A l'Ombre des jeunes filles en fleurs. 1923. La Prisonnière. 1925, Albertine disparue. 1920, Le Côté de Guermantes. 1927, Le Temps retrouvé.

« A la recherche du temps perdu de MARCEL PROUST D'une santé fragile, mais d'une vive intelligence, Marcel Proust (1871-1922) fut dès son enfance sensible aux souvenirs qui s'attachent aux lieux familiers.

Après avoir renoncé à la carrière diplomatique, il se consacre aux Lettres à partir de 1892.

Dès 1907, il conçoit le projet d'un vaste roman dont le premier volet, Du côté de chez Swann, parait en 1913.

La mort de sa mère, la solitude, la maladie, l'enferment de plus en plus en lui-même.

Il laisse mûrir jusqu'au terme de sa vie cette somme de souvenirs qu'est A la recherche du temps perdu.

Il y retient, au fil des milliers de pages écrites dans la fièvre et le labeur, le temps qui passe et dont les photos jaunies ne préservent que les moments privilégiés. 1913, 1922. 1919, 1923. 1925, 1920, 1927, Du côté de chez Swann. Sodome et Gomorrhe. A l'Ombre des jeunes filles en fleurs. La Prisonnière. Albertine disparue. Le Côté de Guermantes. Le Temps retrouvé. Tout au long des sept volumes de ce cycle romanesque, le Narrateur, c'est-à-dire Marcel Proust lui-même, cherche à élucider une vérité, sa vérité, telle qu'elle se révèle à lui rétrospectivement en remontant le cours du temps.

Le guide de cette quête à rebours, c'est en effet la mémoire, mais une mémoire faite d'intuitions, d'affinités, de concordances, d'associations fortuites. Le départ de cette recherche du temps perdu est célèbre : la saveur d'une petite madeleine trempée dans du thé fait tout d'un coup apparaître un souvenir d'enfance : « Certes, ce qui palpite ainsi au fond de moi, ce doit être l'image, le souvenir visuel, qui, lié à cette saveur, tente de la suivre jusqu'à moi » (p.

59-60). Et voici que se reconstruit, morceau par morceau, tout son passé. Après s'être épris de Gilberte, la fille de Swann et d'Odette de Crécy (Du côté de chez Swann), le Narrateur fait la connaissance sur la plage de Balbec d'Albertine, qui l'éconduit.

En même temps, il s'émancipe du monde familier de Combray, où il a passé son enfance entre sa famille et les Guermantes, seigneurs du lieu : Odette de Crécy, ancienne cocotte2, lui fait connaître l'écrivain Bergotte, le diplomate Norpois, le médecin Cottard.

Le baron de Charlus, frère du duc de Guermantes, fait son apparition, ainsi que son neveu, Robert de Saint-Loup (A l'Ombre des jeunes filles en fleurs).

Introduit dans ce monde qu'il avait imaginé très fermé, Marcel côtoie, en marge de l'aristocratie, la duchesse Oriane, qu'il croit aimer, et M' de Villeparisis.

Le Narrateur retrouve Albertine et songe à l'épouser. La passion de Charlus pour un jeune musicien, Morel, justifie le titre : Sodome et Gomorrhe'.

Marcel, de plus en plus tyrannique, emmène Albertine (Albert ?) à Paris et la retient prisonnière chez lui.

Lassée de sa jalousie, la jeune femme s'enfuit, laissant Marcel désemparé.

La mort accidentelle d'Albertine transforme le Narrateur : le monde change autour de lui.

Robert de Saint-Loup épouse Gilberte, mais, comme son oncle Charlus, comme Marcel Proust lui-même, il cesse de lutter contre l'homosexualité qui est, dans ce roman, plus qu'un cas particulier de l'amour, une manière d'appréhender le monde et de percevoir le temps.

Il meurt à la guerre (Albertine disparue).

cette guerre qui sonne le glas d'une société aristocratique où une Mme Verdurin, veuve d'un roturier, peut épouser un cousin du duc de Guermantes.

Désormais, le Narrateur monologue, survivant étonné d'une ère qui a sombré.

Il songe à fixer pour l'éternité par l'oeuvre d'art la fuite inéluctable du temps.

Délivré par son effort de création, il se retrouve lui-même avec le Temps retrouvé. Un épisode peut être détaché de ce vaste ensemble : il s'agit d'Un amour de Swann. Swann s'est épris d'Odette de Crécy, demi-mondaine futile.

Ils se retrouvent souvent aux soirées musicales des Verdurin où Swann traque sans relâche certaine petite phrase musicale qu'il a jadis entendue : la sonate de Vinteuil (p.

250) sera comme le leitmotiv 5 de son amour pour Odette.

Mais tandis qu'il entretient lui-même une liaison avec une jeune ouvrière, il ne tarde pas à s'apercevoir qu'Odette lui ment.

Une visite impromptue à l'hôtel particulier qu'elle habite près de l'Arc de Triomphe, lui fait pressentir « tant de choses qu'elle ne voulait pas qu'il sût » (p.

334) ; le doute s'accroît avec les sous-entendus de leur entourage, »...

phrases qui, aussitôt dans le coeur de Swann, passaient à l'état solide, s'y durcissaient comme une incrustation, le déchiraient...

» (p.

374).

Il fait avouer à Odette ses infidélités.

Au cours d'une soirée, il cherche à se délivrer des sentiments maladifs qu'il éprouve pour Odette en faisant appel à la plus cruelle lucidité : « Dire que j'ai gâché des années de ma vie, que j'ai voulu mourir, que j'ai eu mon plus grand amour, pour une femme qui ne me plaisait pas, qui n'était pas mon genre ! » (p.

450). • Le temps qui abolit : tandis que le Temps s'écoule comme à travers un sablier, l'homme se désagrège comme le petit tas de sable. La dissolution des moi successifs est perçue comme une mort continue contre laquelle il faut lutter par une prise de conscience de soimême, l'intuition de l'intégrité de sa propre existence. Nous ne sommes pas portés par le Temps ; il est incorporé en nous ; il nous façonne et en remonter le cours, c'est chercher à travers les images multiples de nous-même qui se sont succédé l'image unique, absolue, inaltérable. • La mémoire qui restaure : des sensations furtives (la petite madeleine : « ...

à l'instant même où la gorgée mêlée de miettes de gâteau toucha mon palais, je tressaillis » la sonate de Vinteuil: «...

il reconnut, secrète, bruissante et divisée, la phrase aérienne et odorante qu'il aimait ») sont autant de filets qui captent le passé.

La mémoire volontaire s'efface devant cette autre mémoire qui agit sournoisement et à l'insu du narrateur : la mémoire involontaire. Des pans entiers du passé se dévoilent : Marcel Proust n'a-t-il pas choisi comme matière même de son oeuvre le mobile profond de toute création par l'art, le désir de durer, la lutte de l'Esprit sur la fuite du Temps ? • La recherche de soi : il ne s'agit plus, à la manière de Balzac ou de Zola, de proposer une reconstruction littéraire de la société, mais de raconter l'itinéraire d'un seul homme à la recherche de lui-même en lui-même. Or la vérité est disparate, indéfinissable ; le coeur a ses « intermittences », les périodes d'oubli succèdent aux éblouissements du souvenir. Dans ce monde de personnages ressuscités par la mémoire, c'est le drame de l'auteur qui nous est raconté.

Le moraliste qui, par ses analyses du temps, de la mémoire, du sommeil et du rêve, de la jalousie, part à la recherche de lui-même et de son époque, découvre un homme douloureux, amer, attentif à sa propre dérive. Ballet : Roland Petit, les Intermittences du coeur 09821. Cinéma : Le projet abandonné par Luchino Visconti est repris par Volker Schkindorff, Un amour de Swann (1983).. »

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