Devoir de Français

Pour être poète, suffit-il de se laisser emporter par son imagination et d'arriver, comme le dit Rimbaud, à l'inconnu, qui fait de lui un voleur de feu ?

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L'étymologie du verbe inspirer est à ce titre révélateur : in-spirare  : « souffler dans ». 1)      le poète comme intermédiaire entre dieu et les hommes Pour Platon, l'excellence poétique ne résulte pas d'un art (technè), mais d'un don divin (theia moira). Ainsi, dans Ion, Socrate défend l'idée d'un poète possédé par la Muse, qui ne serait que l'un des anneaux d'une chaîne qui relierait les hommes aux dieux avec  pour intermédiaire le poète mais aussi les rhapsodes ou les acteurs. « Il (le poète) n'est pas en état de composer avant de se sentir inspiré par le dieu, d'avoir perdu la raison et d'être dépossédé par l'intelligence qui est en lui. » 2)      la théorie des fureurs Au XVIème siècle, cette conception du poète inspiré est toujours omniprésente, notamment avec le mouvement néoplatonicien. On considère alors la création comme nécessitant un état de transe, de délire, un accès de fureur. Ronsard parle quant à lui d'un « ravissement de l'âme », le verbe ravir étant ici à entendre dans le sens d'enlèvement. Selon lui, la fureur, même si elle provient de l'amour ou du vin est à souhaiter pour le poète. En effet, il s'agit de s'éloigner de la prison du corps et d'élever son âme. « Mais quand du tout cette ardeur se retire, [...] Je ne suis rien qu'un corps mort et perclus.

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