Philippe DESPORTES (1546-1606) - A pas lents et tardifs tout seul je me promène
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Philippe DESPORTES (1546-1606) - A pas lents et tardifs tout seul je me promène A pas lents et tardifs tout seul je me promène Et mesure en rêvant les plus sauvages lieux ; Et pour n'être aperçu, je choisis de mes yeux Les endroits non frayés d'aucune trace humaine. Je n'ai que ce rempart pour défendre ma peine, Et cacher mon désir aux esprits curieux Qui, voyant par dehors mes soupirs furieux, Jugent combien dedans ma flamme est inhumaine. Il n'y a désormais ni rivière ni bois, Plaine, mont ou rocher, qui n'ait su par ma voix, La trempe de ma vie à toute autre célée. Mais j'ai beau me cacher je ne puis me sauver En désert si sauvage ou si basse vallée Qu'amour ne me découvre et me vienne trouver.
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