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Nicolas Restif de la Bretonne

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Nicolas Restif de la Bretonne 1734-1806 Il a eu longtemps très mauvaise presse. "Le Rousseau des halles, le Rousseau du ruisseau". "On se compromettrait en le louant beaucoup", note Tilly. Et pour Brunetière, il est encore "ce pourceau de Restif". Ni le tableau sympathique de mœurs villageoises intitulé la Vie de mon père, ni cette étrange Découverte australe, qui, dès 1781, parle d'aviation de bombardement, ne justifieraient cette répulsion. Mais le Paysan et la Paysanne pervertis, qui ne parviennent à la moralité que par des chemins fort scabreux, Monsieur Nicolas, autobiographie instructive mais impudente, les Contemporaines ou aventures des plus jolies femmes de l'âge présent, le Pornographe et tant d'élucubrations où la provocante hardiesse du fond ne le cède qu'à la platitude infinie du style ont fait reléguer Restif dans une zone un peu louche où les excentricités et les scandales de sa vie l'ont solidement confirmé. Sans parler de l'Anti-Justine où, s'étant juré de battre le divin marquis sur son propre terrain, il a tenu parole. Mais, si des deux cents volumes qu'écrivit Restif, quatre ou cinq sont des chefs-d'œuvre et si trente environ souffrent encore la lecture et sont même irremplaçables (il y aurait, sans eux, une lacune dans notre connaissance du menu peuple de France, campagnard ou citadin, de ses mœurs, de son âme, à la fin de l'Ancien Régime et sous la Révolution), pourquoi n'en pas faire un honneur légitime au petit paysan bourguignon devenu à Paris ouvrier typographe et écrivain ? Graphomane, si l'on veut, mais observateur, sincère jusqu'au cynisme, de lui-même et de tout le monde ; son œuvre entière en témoigne et plus particulièrement ce reportage d'une variété prodigieuse que sont les seize volumes des Nuits de Paris.

« Nicolas Restif de la Bretonne 1734-1806 Il a eu longtemps très mauvaise presse.

"Le Rousseau des halles, le Rousseau du ruisseau".

"On se compromettrait en le louant beaucoup", note Tilly.

Et pour Brunetière, il est encore "ce pourceau de Restif".

Ni le tableau sympathique de mœurs villageoises intitulé la Vie de mon père, ni cette étrange Découverte australe, qui, dès 1781, parle d'aviation de bombardement, ne justifieraient cette répulsion.

Mais le Paysan et la Paysanne pervertis, qui ne parviennent à la moralité que par des chemins fort scabreux, Monsieur Nicolas, autobiographie instructive mais impudente, les Contemporaines ou aventures des plus jolies femmes de l'âge présent, le Pornographe et tant d'élucubrations où la provocante hardiesse du fond ne le cède qu'à la platitude infinie du style ont fait reléguer Restif dans une zone un peu louche où les excentricités et les scandales de sa vie l'ont solidement confirmé.

Sans parler de l'Anti-Justine où, s'étant juré de battre le divin marquis sur son propre terrain, il a tenu parole.

Mais, si des deux cents volumes qu'écrivit Restif, quatre ou cinq sont des chefs-d'œuvre et si trente environ souffrent encore la lecture et sont même irremplaçables (il y aurait, sans eux, une lacune dans notre connaissance du menu peuple de France, campagnard ou citadin, de ses mœurs, de son âme, à la fin de l'Ancien Régime et sous la Révolution), pourquoi n'en pas faire un honneur légitime au petit paysan bourguignon devenu à Paris ouvrier typographe et écrivain ? Graphomane, si l'on veut, mais observateur, sincère jusqu'au cynisme, de lui-même et de tout le monde ; son œuvre entière en témoigne et plus particulièrement ce reportage d'une variété prodigieuse que sont les seize volumes des Nuits de Paris.. »

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