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Nicolas Pradon

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Nicolas Pradon 1632-1698 Célèbre ennemi de Racine. Sa sottise et son ignorance étaient légendaires. Cependant sa tragédie de Pyrame et Thisbé (1674) eut du succès. Le duc de Nevers, la duchesse de Bouillon, Madame Deshoulières, qui n'aimaient pas Racine, engagèrent Pradon à rivaliser avec lui. Et c'est ainsi que la Phèdre et Hippolyte de Pradon fut jouée en 1677 au théâtre Guénégaud dans le même temps qu'on jouait la Phèdre de Racine à l'Hôtel de Bourgogne. On sait quelle polémique s'ensuivit : c'est l'affaire des Sonnets. Boileau n'a pas ménagé Pradon et la cabale de Phèdre lui a inspiré sa très belle Épître VII. Ses autres tragédies furent sanctionnées, si l'on peut dire, Régulus (1688), et Germanicus (1694), d'épigrammes de Racine ; Scipion l'Africain (1697) d'une épigramme de Jean-Baptiste Rousseau.

« Abbé Prévost 1697-1763 Il se fit appeler Antoine-François Prévost d'Exiles.

Sa vue fut tourmentée.

Moine, puis soldat, derechef moine, la menace d'une lettre de cachet le fit passer en Hollande, puis en Angleterre, où sa complexion amoureuse et l'élasticité de sa morale lui valurent des tribulations qui allèrent peut-être jusqu'à l'emprisonnement.

De retour en France il eut des années paisibles et on ne doit rien retenir de l'anecdote macabre selon laquelle, frappé d'apoplexie, il aurait été ouvert par un barbier de village : cette autopsie prématurée l'aurait réveillé — juste le temps de pousser un cri — et il en serait mort pour de bon.

Son oeuvre considérable, qui comprend des romans originaux : Histoire de M.

Cleveland (1732), le Doyen de Killerine (1735) ; l'Histoire générale des voyages (21 volumes) se réduit pour nous à l'Histoire d'une Grecque moderne (1741) et à un petit livre Immortel, tome VII des Mémoires et aventures d'un homme de qualité qui s'est retiré du monde (1728-1732), l'Histoire du Chevalier Des Grieux et de Manon Lescaut, que des centaines de réimpressions dénaturent d'ailleurs en abrégeant le titre en celui de Manon Lescaut.

Les aventures de ce flou et de cette fille sont racontées avec une simplicité et si l'on peut dire une décence qui n'ont pas fini d'émouvoir, et la mort de la très facile Manon dans le désert est plus touchante que la mort d'Atala.

Ce court et admirable roman, c'est le triomphe de la fraîcheur dans le faisandé.

L'abbé Prévost fut aussi directeur et rédacteur d'une revue, le Pour et le Contre, "ouvrage périodique d'un goût nouveau", et il adapta, plutôt qu'il ne traduit la Pamela, la Clarisse Harlowe et le Grandisson de Richardson : il eut ainsi une influence certaine sur l'évolution du roman au XVIIIe siècle.

Ce fut un maître, et qui n'en eut jamais le soupçon.. »

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