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Nérée BEAUCHEMIN (1850-1931) (Recueil : Les floraisons matutinales) - Rayons d'octobre (II)

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Nérée BEAUCHEMIN (1850-1931) (Recueil : Les floraisons matutinales) - Rayons d'octobre (II) À peine les faucheurs ont engrangé les gerbes Que déjà les chevaux à l'araire attelés Sillonnent à travers les chardons et les herbes La friche où juin fera rouler la mer des blés. Fécondité des champs ! cette glèbe qui fume, Ce riche et fauve humus, recèle en ses lambeaux La sève qui nourrit et colore et parfume Les éternels trésors des futurs renouveaux. Les labours, encadrés de pourpre et d'émeraude, Estompent le damier des prés aux cent couleurs. De sillons en sillons, les bouvreuils en maraude Disputent la becquée aux moineaux querelleurs. Et l'homme, aiguillonnant la bête, marche et marche, Pousse le coutre. Il chante, et ses refrains plaintifs Évoquent l'âge où l'on voyait le patriarche Ouvrir le sol sacré des vallons primitifs.

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