Molière, L'École des femmes, Acte I, scène 4
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Molière, L'École des femmes, Acte I, scène 4
HORACE
Vous n'ignorez pas qu'en ces occasions
Un secret éventé rompt nos prétentions.
Je vous avouerai donc avec pleine franchise
Qu'ici d'une beauté mon âme s'est éprise.
Mes petits soins d'abord ont eu tant de succès,
Que je me suis chez elle ouvert un doux accès ;
Et, sans trop me vanter, ni lui faire une injure,
Mes affaires y sont en fort bonne posture.
ARNOLPHE, riant
Et c'est...?
HORACE, lui montrant le logis d'Agnès.
Un jeune objet qui loge en ce logis,
Dont vous voyez d'ici que les murs sont rougis :
Simple, à la vérité, par l'erreur sans seconde
D'un homme qui la cache au commerce du monde,
Mais qui, dans l'ignorance où l'on veut l'asservir,
Fait briller des attraits capables de ravir ;
Un air tout engageant, je ne sais quoi de tendre
Dont il n'est point de coeur qui se puisse défendre.
Mais peut-être il n'est pas que vous n'ayez bien vu
Ce jeune astre d'amour, de tant d'attraits pourvu :
C'est Agnès qu'on l'appelle.
ARNOLPHE, à part.
Ah! je crève!
HORACE
Pour l'homme,
C'est, je crois, de la Zousse, ou Source, qu'on le nomme ;
Je ne me suis pas fort arrêté sur le nom :
Riche, à ce qu'on m'a dit, mais des plus sensés, non ;
Et l'on m'en a parlé comme d'un ridicule.
Le connaissez-vous point?
ARNOLPHE, à part.
La fâcheuse pilule!
HORACE
Eh! vous ne dites mot?
ARNOLPHE
Eh! oui, je le connais.
HORACE
C'est un fou, n'est-ce pas?
ARNOLPHE
Eh...
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