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Max ELSKAMP (1862-1931) (Recueil : La chanson de la rue Saint-Paul) - A ma soeur Marie

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Max ELSKAMP (1862-1931) (Recueil : La chanson de la rue Saint-Paul) - A ma soeur Marie Ma Soeur Marie, Ma Soeur Marie, Et qui m'avez aussi quitté, Comme souriait à la vie Un dimanche d'après-dîné, Alors qu'avril, lumière luie, Telle d'un adventice été, Et lilas branches refleuries Chantaient dans l'air printemps qui naît, Ma Soeur Marie, Ma Soeur Marie, Et qui m'avez alors quitté. Ma Soeur Marie, Ma Soeur Marie, Qui souriiez triste à la vie, Ma Soeur qui aviez trop rêvé Aux grands ciels bleus du paradis Et de ne l'avoir approché, Gardiez en vous un coeur contrit, Ma soeur parfois et qui riiez, Mais plus souvent avez pleuré, Ma soeur qui n'avez pas trouvé Le bonheur que vous attendiez. * Ma soeur alors un peu déçue, Qui avez su les jours de pluie, Mais n'avez eu la part élue Qui donne au coeur foi dans la vie, Ma Soeur dont les yeux étaient gris, C'était en eux votre âme luie, Et comme un miroir sans secret, Vous disant douce, sûre et vraie, Dans une tendresse alanguie, Où parlait tout bas le regret. * Ma Soeur souvent qui revenez Dans les nuits qui nous font croyance, Des rêves en soi que l'on fait, Ma Soeur alors qui revenez, Vous souvient-il de notre enfance Là-bas dans la maison aimée, Quand c'était vous en robe blanche Et comme une vierge parée, Qui les écoutiez, les dimanches, À Saint-Paul, les heures sonner? Ma Soeur vous souvient-il encor Des roses que tant vous aimiez, Quand au printemps, le soleil d'or Dans notre jardin descendait, Faisant clarté sur toutes choses Après les grands hivers moroses De brume, de vent et de froid, Dont le fleuve disait l'émoi, Ma Soeur vous souvient-il encor Des roses lors que vous cueilliez ? * Ma Soeur Marie, Ma Soeur Marie, Après, ce fut vous dans la vie, Où les jours viennent, les jours passent, Faisant coeur lourd ou l'âme lasse, Quand le bonheur qu'on a rêvé N'a pas été, las ! approché, Et vous n'avez pu l'oublier, Ma Soeur Marie, Ma Soeur Marie, Et d'avril une après-dîné, Ma Soeur, vous nous avez quitté. * Ma Sceur à présent qui dormez, Là-bas, à côté de mon père, Au long des jours qu'ont les années Dites de printemps ou d'hiver, Ma Soeur là-bas qui m'attendez, Dans la nuit noire de la terre, Pour être un jour à vos côtés Lorsque mon heure aura sonné, Ma Soeur Marie, Ma Soeur aimée, Vous aussi qui avez souffert, Ce sera nous lors comme avant Réunis, mais dans le sommeil, Et dans la paix que l'on attend Après sa vie sous le soleil.

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