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Maurice ROLLINAT (1846-1903) (Recueil : Paysages et paysans) - Réponse d'un sage

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Maurice ROLLINAT (1846-1903) (Recueil : Paysages et paysans) - Réponse d'un sage Un jour qu'avec sollicitude Des habitants d'une cité L'avaient longuement exhorté : A sortir de sa solitude : " Qu'irais-je donc faire à la ville ? Dit le songeur au teint vermeil, Regardant mourir le soleil, D'un air onctueux et tranquille. Ici, de l'hiver à l'automne, Dans la paix des yeux, du cerveau, J'éprouve toujours de nouveau La surprise du monotone. Mes pensers qu'inspirent, composent, Les doux bruits, les molles couleurs, Sont des papillons sur des fleurs, Voltigeant plus qu'ils ne se posent. Fuir pour les modes, les usages D'un enfer artificiel Le grand paradis naturel ? Non ! je reste à mes paysages. Chez eux, pour moi, je le proclame ! Le temps se dévide enchanté. J'ai l'extase de la santé, Le radieux essor de l'âme. Mon coeur après rien ne soupire. Je tire mon ravissement De l'espace et du firmament. C'est tout l'infini que j'aspire ! Vos noirs fourmillements humains Courant d'incertains lendemains ?... J'aime mieux ces nuages roses ! Et je finirai dans ce coin Mon court passage de témoin, Devant l'éternité des choses. "

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