Maurice ROLLINAT (1846-1903) (Recueil : Les névroses) - De la même à la même
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Maurice ROLLINAT (1846-1903) (Recueil : Les névroses) - De la même à la même Le souvenir d'un rêve à chaque instant m'arrive Comme un remords subtil à la fois âcre et cher, Et pour me soulager il faut que je t'écrive Le redoutable aveu qui fait frémir ma chair : Sur les bords d'un lac pur où se baignaient des Anges, Dans un paradis vert plein d'arbres qui chantaient Des airs mystérieux sur des rythmes étranges, Je regardais le ciel où mes soupirs montaient. Les aromes des fleurs s'exhalant par bouffées, Le mutisme du lac et les voix étouffées Des sylphides nageant prés des séraphins nus, Tout me criait : "L'amour à la fin t'a conquise !" Soudain, mon coeur sentit des frissons inconnus, Et tout mon corps s'emplit d'une douleur exquise !
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