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MADAME DE LA FAYETTE, Marie-Madeleine Pioche de la Vergne, comtesse de LA FAYETTE, dite.

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Celle que ses amis surnommaient « le Brouillard » ne laisse percevoir d'elle qu'un portrait soigneusement estompé. Comme son amie, Mme de Sévigné, elle réussit à préserver jalousement à la fois sa réputation et son indépendance sans se priver des plaisirs d'une brillante société noble et mondaine, ce qui suppose un grand art de la négociation, qui lui était d'ailleurs reconnu, fondé plus sur l'élévation de l'esprit que sur une simple habileté. Épouse irréprochable d'un mari qui n'aimait que l'Auvergne, elle fut à Paris, à partir de 1660, dame d'honneur de Madame et centre d'une société lettrée où gravitaient Ménage, Segrais et Huet. De 1665 jusqu'à la mort de l'auteur des Maximes, en 1680, elle reçoit quotidiennement La Rochefoucauld. C'est dans leurs entretiens que se forme la Princesse de Clèves, qu'elle met cinq ans à rédiger, et fait paraître anonymement en 1678. Son apprentissage de l'écriture s'était fait avec la Princesse de Montpensier, écrit avec Ménage et publié anonymement en 1662 et Zaïde, paru de 1669 à 1671, sous le nom de Segrais.

« MADAME DE LA FAYETTE, Marie-Madeleine Pioche de la Vergne, comtesse de LA FAYETTE, dite. Celle que ses amis surnommaient « le Brouillard » ne laisse percevoir d'elle qu'un portrait soigneusement estompé. Comme son amie, Mme de Sévigné, elle réussit à préserver jalousement à la fois sa réputation et son indépendance sans se priver des plaisirs d'une brillante société noble et mondaine, ce qui suppose un grand art de la négociation, qui lui était d'ailleurs reconnu, fondé plus sur l'élévation de l'esprit que sur une simple habileté.

Épouse irréprochable d'un mari qui n'aimait que l'Auvergne, elle fut à Paris, à partir de 1660, dame d'honneur de Madame et centre d'une société lettrée où gravitaient Ménage, Segrais et Huet.

De 1665 jusqu'à la mort de l'auteur des Maximes, en 1680, elle reçoit quotidiennement La Rochefoucauld.

C'est dans leurs entretiens que se forme la Princesse de Clèves, qu'elle met cinq ans à rédiger, et fait paraître anonymement en 1678.

Son apprentissage de l'écriture s'était fait avec la Princesse de Montpensier, écrit avec Ménage et publié anonymement en 1662 et Zaïde, paru de 1669 à 1671, sous le nom de Segrais. La Princesse de Clèves est le joyau du genre romanesque, au XVIIe siècle et peut-être dans toute la littérature française, où c'est une sorte d'archétype.

Cela fait trois siècles que les lecteurs les plus avertis succombent à son pouvoir de suggestion.

De Bussy à Chardonne, les faits et gestes de l'héroïne ont provoqué un océan de commentaires et d'explications, dont Genette dit qu'elles sont « séduisantes » mais « chimériques » parce que, toutes, elles se livrent à l'extrapolation psychologique d'une entité littéraire opaque, à qui on n'en finit pas de reprocher de causer « la mort d'un mari et le désespoir d'un amant ».

À y bien regarder, la Princesse de Clèves est l'exposé d'une « éducation sentimentale » : de l'exemple de Diane de Poitiers à celui d'Anne Boleyn, de l'histoire de Mme de Tournon à celle de Mme de Thémines, l'examen des cas impose une logique thérapeutique appliquée sans tremblement ni défaillance et exposée avec toute la netteté possible et l'élégance d'une démonstration irréfutable. Mme de La Fayette applique à la morale et à la littérature la méthode que Descartes applique à la physique et à la philosophie, celle d'une rigoureuse mathématisation de l'expérience.. »

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