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Louise Labé

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Qu’une reine comme la Marguerite des Marguerites, fille de princesse et sœur de roi, ait eu la chance d'une éducation libérale, rien de surprenant. Mais on se demande comment il fut possible à la fille d'un marchand de chanvre, à Lyon entre 1530 et 1540, d'apprendre non seulement l'italien et l'espagnol, mais le latin et le grec, non seulement l'équitation, mais les armes, non seulement la broderie, la danse et la musique, mais l'art d'écrire et la poésie. Or, Louise Labé ne fut pas seule à Lyon à bénéficier de cette éducation nouvelle en France, et qui était l'éducation des femmes italiennes de la Renaissance. Dans Lyon, seconde capitale, poètes, musiciens et jeunes femmes prenaient part aux fêtes que la ville organisait en l'honneur du roi, se promenaient au bord du fleuve et jouaient du luth sous les saules. Il n'y eut pas de Titien pour les peindre, personne ne tenait de journal intime. Le plus intime de la vie n'avait pour s'exprimer que la poésie. Dans une de ses Élégies, Louise se plaint qu'à seize ans l'amour l'ait arrachée à la passion des armes et des chevaux. La légende assure encore qu'elle s'en fut combattre les Espagnols au siège de Perpignan, en 1542, pour suivre l'homme qu'elle aimait. Rien ne le prouve.

« C'est son père, riche cordier lyonnais, Pierre Charly, qui est dit Labé.

C'est à lui que Louise doit une éducation qui lui vaut de savoir le latin, l'italien, de savoir chanter et s'accompagner d'un luth, de maîtriser l'art de l'équitation et celui des armes.

Il semblerait que, travestie en homme, elle ait, en 1542, participé au siège de Perpignan.

C'est à son mariage avec Ennemond Perrin, cordier, qu'elle doit son surnom de “ Belle Cordière ”.

Si son mari meurt vers 1555 ou 1557, c'est avant sa mort qu'elle entretient une relation amoureuse avec le poète Olivier de Magny, qui est à Lyon dans les années 1553/54.

Trois Elégies, vingt-quatre Sonnets et un Dialogue en prose composent l'ensemble de l'œuvre de Louise Labé qui se retire, à la fin de sa vie, dans ses propriétés de Parcieux. Qu'une reine comme la Marguerite des Marguerites, fille de princesse et soeur de roi, ait eu la chance d'une éducation libérale, rien de surprenant.

Mais on se demande comment il fut possible à la fille d'un marchand de chanvre, à Lyon entre 1530 et 1540, d'apprendre non seulement l'italien et l'espagnol, mais le latin et le grec, non seulement l'équitation, mais les armes, non seulement la broderie, la danse et la musique, mais l'art d'écrire et la poésie.

Or, Louise Labé ne fut pas seule à Lyon à bénéficier de cette éducation nouvelle en France, et qui était l'éducation des femmes italiennes de la Renaissance.

Dans Lyon, seconde capitale, poètes, musiciens et jeunes femmes prenaient part aux fêtes que la ville organisait en l'honneur du roi, se promenaient au bord du fleuve et jouaient du luth sous les saules.

Il n'y eut pas de Titien pour les peindre, personne ne tenait de journal intime.

Le plus intime de la vie n'avait pour s'exprimer que la poésie.

Dans une de ses Élégies, Louise se plaint qu'à seize ans l'amour l'ait arrachée à la passion des armes et des chevaux.

La légende assure encore qu'elle s'en fut combattre les Espagnols au siège de Perpignan, en 1542, pour suivre l'homme qu'elle aimait.

Rien ne le prouve.

En 1542, elle a dixhuit ans, elle est mariée depuis deux ans avec un homme plus âgé qu'elle, Ennemond Perrin, maître cordier comme était son père d'où le surnom de Belle Cordière.

Elle est femme autant qu'on peut l'être, s'enchante de robes "bien jointes", de corsets serrés, d'escarpins qui font un petit pied, de coiffures à l'Espagnole, à la Française, à la Grecques'en enchante et pourtant ne s'en contente pas.

Dans la préface au seul texte de prose qu'elle nous ait laissé : Le Débat de Folie et d'Amour, elle revendique le droit pour les femmes "non en beauté seulement, mais en science et en vertu égaler les hommes", le droit d' "élever un peu leurs esprits par-dessus leurs quenouilles et fuseaux".

Ce texte bref, trois Élégies, et vingt-trois Sonnets, composés entre 1545 et 1555, c'est-à-dire entre sa vingtième et sa trentième année, voilà le total de son oeuvre.

L'amour mène le monde, et qui pourrait, qui voudrait, résister à l'amour ? En voilà le thème.

Les revendications de Louise, ses principes affichés, la liberté de ses poèmes et sans doute de sa vie lui ont valu la pire réputation et les insultes de Calvin.

Fut-elle courtisane, en effet, ne serait-ce que "courtisane honnête" à la mode d'Italie, qui se donne seulement à qui lui plaît ? Il semble que passé la trentaine (donc après la publication de son livre), elle ait mené une existence difficile.

Elle ne survécut guère à sa jeunesse, et mourut à quarante-deux ans, aux environs de Lyon, à Parcien, dans les Dombes.

Sa mauvaise réputation ne l'avait pas quittée puisqu'on lui fit des obsèques en cachette, la nuit, à la lanterne, comme on fera plus tard à la Pompadour. N'empêche : ce qui la sauve n'est pas sa vie, ni le souvenir de sa grâce.

Grand front, beaux yeux bruns en amande, nez droit, menton têtu, mince bouche et fin sourire, la résille sur les cheveux, les grandes manches gonflées, le corset ajusté, tout cela qui depuis quatre siècles est fidèlement reproduit au frontispice de ses oeuvres n'a de raison de subsister que par cent ou cent cinquante vers, dont on ignore à qui ils s'adressent.

Louise Labé a pu savoir le latin et le grec, lire Pétrarque et les Italiens, ce qui reste d'elle n'appartient qu'à elle : une simplicité si droite et si brûlante que ses plus beaux vers paraissent avoir été écrits hier, et que toutes les femmes amoureuses gémissent par sa voix.

Amour païen, charnel, amour des étreintes et des baisers, amour en songe poursuivi, amour dans les larmes et les cris, l'amour est là, dont il n'est pas admis que les femmes parlent franchement, fût-ce en vers.

Mais qui ferait taire le génie ? Louise Labé, que son amour tint quinze ans prisonnière, est la première femme libre de l'Occident chrétien.. »

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