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L'oeuvre de Alfred de VIGNY

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LES TRISTESSES DE L'ENFANT. Alfred de Vigny né à Loches, en Touraine, appartient à une famille d'ancienne noblesse ruinée par la Révolution. Ses ancêtres paternels ont servi par tradition dans l'armée de terre, ses ancêtres maternels dans la marine. Il hérite de leur fierté; mais il s'apercevra de bonne heure que l'ancienne aristocratie se trouve déclassée dans la société moderne. Dès sa petite enfance, qui s'écoule à Paris aux côtés de parents excellents, mais éprouvés par la vie, il apprend à se replier sur lui-même. A la pension Hix, où il entre comme externe en 1807, il subit les tracasseries de ses camarades, qui lui reprochent sa naissance, envient ses succès scolaires, raillent sa délicatesse. Au lycée Bonaparte, où il prépare l'École Polytechnique de 1811 à 1814, il rêve, comme ses condisciples, de gloire militaire, mais résiste à l'engouement collectif pour Napoléon, que son entourage familial lui représente comme un usurpateur. LES DÉCEPTIONS DE L'OFFICIER. La Restauration emplit son coeur d'espérances qui seront bientôt déçues. Dès 1814, il s'engage dans l'armée; il sert d'abord, comme sous-lieutenant de cavalerie, sous le manteau blanc et l'habit rouge des gendarmes royaux; mais les Compagnies Nobles sont licenciées après les Cent-Jours, et il doit passer dans l'infanterie de la Garde. Alors commence pour lui une monotone vie de garnison, tout entière occupée par la théorie, l'exercice, les parades. Lors de l'expédition espagnole, en 1823, il obtient de servir avec le grade de capitaine dans un régiment de ligne; mais son unité, désignée pour garder la frontière, ne participe pas à la campagne. Alfred de Vigny désespère de s'illustrer dans la carrière des armes et songe à donner sa démission.

« A Les premières épreuves (1797-1824) LES TRISTESSES DE L'ENFANT. Alfred de Vigny né à Loches, en Touraine, appartient à une famille d'ancienne noblesse ruinée par la Révolution.

Ses ancêtres paternels ont servi par tradition dans l'armée de terre, ses ancêtres maternels dans la marine.

Il hérite de leur fierté; mais il s'apercevra de bonne heure que l'ancienne aristocratie se trouve déclassée dans la société moderne.

Dès sa petite enfance, qui s'écoule à Paris aux côtés de parents excellents, mais éprouvés par la vie, il apprend à se replier sur lui-même.

A la pension Hix, où il entre comme externe en 1807, il subit les tracasseries de ses camarades, qui lui reprochent sa naissance, envient ses succès scolaires, raillent sa délicatesse.

Au lycée Bonaparte, où il prépare l'École Polytechnique de 1811 à 1814, il rêve, comme ses condisciples, de gloire militaire, mais résiste à l'engouement collectif pour Napoléon, que son entourage familial lui représente comme un usurpateur. LES DÉCEPTIONS DE L'OFFICIER. La Restauration emplit son coeur d'espérances qui seront bientôt déçues.

Dès 1814, il s'engage dans l'armée; il sert d'abord, comme sous-lieutenant de cavalerie, sous le manteau blanc et l'habit rouge des gendarmes royaux; mais les Compagnies Nobles sont licenciées après les Cent-Jours, et il doit passer dans l'infanterie de la Garde.

Alors commence pour lui une monotone vie de garnison, tout entière occupée par la théorie, l'exercice, les parades.

Lors de l'expédition espagnole, en 1823, il obtient de servir avec le grade de capitaine dans un régiment de ligne; mais son unité, désignée pour garder la frontière, ne participe pas à la campagne.

Alfred de Vigny désespère de s'illustrer dans la carrière des armes et songe à donner sa démission. L'ÉVEIL DU POÈTE Le jeune officier consacre ses loisirs forcés à la poésie.

En 1822, il publie, non sans succès, un premier recueil de dix Poèmes.

La même année, il compose son premier chef-d'oeuvre, Moïse; l'année suivante, deux « mystères » en trois chants, Éloa et Le Déluge.

Ces pièces, consacrées à des sujets bibliques, attestent l'influence majeure de Byron.

Éloa paraît en 1824; les deux « mystères » demeurent inédits. Moïse.

Tandis que le soleil se couche sur la Terre sainte, Moïse, l'homme de Dieu, gravit le mont Nébo; aux pieds du mont, un peuple immense prie.

Le prophète s'adresse à son Seigneur ; il exhale sa douleur en un monologue lyrique : il se plaint de sa lassitude, et aussi de sa solitude, rançon de sa grandeur; humblement, il demande à être relevé de sa mission.

L'Éternel exauce sa prière : Moïse disparaît dans un nuage et Josué assume la lourde tâche de sa succession. Éloa ou la Soeur des anges.

Éloa, vierge engendrée par une larme du Christ, entend raconter l'histoire de Lucifer, le plus beau des archanges, banni du ciel pour s'être révolté contre Dieu.

Poussée par la pitié et par la curiosité, elle traverse l'espace et va trouver, dans les profondeurs du chaos, l'ange maudit, dont la voix et le regard la fascinent. Un moment troublé par la candeur d'Éloa, Lucifer se reprend, l'attendrit par ses pleurs fallacieux et l'entraîne dans l'abîme. B La jeunesse romantique (1824-1830) DE L'ÉPÉE A LA PLUME En décembre 1824, le capitaine Alfred de Vigny obtient un congé, qui sera indéfiniment renouvelé jusqu'à sa radiation des cadres.

Il épouse en février 1825 une jeune anglaise, Lydia Bunbury; il s'installe à Paris et fréquente les cercles littéraires : il voudrait conquérir par la plume la gloire que l'épée lui a refusée.

En 1826, il publie, outre un roman historique, Cinq-Mars, la première édition des Poèmes antiques et modernes.

Libéré du métier militaire en mars 1827, il se voue désormais à la carrière d'écrivain.

Il adapte en alexandrins plusieurs pièces de Shakespeare; son More de Venise, imité d'Othello, est représenté en 1829 au ThéâtreFrançais.

Au Cénacle, Alfred de Vigny est considéré comme un maître de la jeune école, mais son orgueil souffre des succès plus éclatants de Hugo. CINQ-MARS (1896) Dans Cinq-Mars, Vigny raconte une conjuration ourdie en 1639 contre le cardinal de Richelieu. Il ne s'est pas borné, cependant, à une reconstitution historique.

En peignant son héros, un officier à l'âme ardente, passionnément attaché aux prérogatives de sa caste, il se peint luimême, et il exalte la noblesse, humiliée par la monarchie absolue, mais fidèle dans l'épreuve à ses traditions de grandeur. Le destin d'un jeune noble : Cinq-Mars. »

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