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L'intérêt d'une autobiographie n'est pas tant dans les événements qu'elle raconte que dans le témoignage qu'elle apporte sur le travail de la mémoire et les mécanismes du souvenir.

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les autobiographies de grands sportifs ou d'hommes politiques qui paraissent tous les jours. 2)                          Le processus d'identification assure seul l'intérêt du lecteur pour les évènements autobiographiques La narration d'évènements personnels voire intimes dans une autobiographie peut favoriser une posture d'identification assurant l'intérêt du lecteur pour ce type de récit. Le fait qu'il s'agisse d'un récit vécu, « vrai », authentique, et d'une narration à la première personne renforcent le processus d'identification. L'autobiographe peut donc devenir un modèle de réussite, ou simplement refléter les difficultés existentielles de son lecteur. Certains autobiographe jouent sur ce phénomène d'identification, et donc, sur une certaine complicité avec le lecteur, pour garantir le succès de leur autobiographie. Ex : Rousseau, dans Les Confessions, considère d'abord le lecteur comme un juge, un « arbitre » (préface de 1850), mais cherche à instaurer, au fil du récit, une complicité avec lui devant le conduisant ainsi à devenir un admirateur ( montrer que Rousseau ne cesse de se mettre en valeur et d'affirmer sa supériorité et qu'il évoque explicitement sa valeur de modèle, notamment dans le préambule de 1850 : son ouvrage « peut servir de première pièce de comparaison pour l'étude des hommes »)   II)            L'intérêt du lecteur se trouve dans le travail psychologique de la mémoire L'intérêt du lecteur pour le genre autobiographique ne vient pas seulement des évènements racontés : dans presque tous les genres littéraires, on observe une narration d'évènements. Quel est- donc l'intérêt spécifique du genre autobiographique ? Il semble se trouver dans le travail psychologique de la mémoire et dans le mécanisme du souvenir que met en place l'autobiographie. 1)                          La mémoire est souvent fragmentée et involontaire Nombre d'autobiographies mettent en avant le mécanisme d'une mémoire fragmentée et de souvenirs fragmentaires. Certaines autobiographies présentent donc les évènements de manière non chronologique, selon les irruptions de souvenirs, dûs à une mémoire souvent involontaire.

« La thèse énoncée par le sujet qui nous occupe aujourd'hui est pour le moins claire : elle affirme l'existence d'une différence intrinsèque entre les événements racontes par l'autobiographe et le travail de mémoire de ce dernier, attribuant plus d'intérêt au second qu'aux premiers.

En effet, nous pouvons adhérer à cette thèse dans un premier temps, semble-t-il, dans la mesure ou les événements racontes par l'autobiographe peuvent toujours nous apparaitre suspects : qui sait ou commence et ou finit la vérité, ou l'auteur est coupable de complaisance a l'égard de lui-même et se montre opportunément oublieux.

En revanche, le mécanisme mémoriel lui ne laisse pas d'être objectif et de nous intéresser au premier chef, dans la mesure où il nous dit quelque chose de la mémoire humaine, c'est-à-dire de la notre.

Nous dirons donc qu'il semble que le mécanisme du souvenir, la manière dont un individu se rapporte rétrospectivement a sa propre expérience, est bel et bien plus importante que le contenu de son récit. Cependant, en affirmant une telle thèse, ne sommes nous pas en train de scinder deux dimensions indissociables en vérité d'un texte littéraire, à savoir la forme et le fond, le mécanisme et la signification ? De plus, n'affirmons-nous pas quelque chose qui va a l'encontre du bon sens et de l'expérience : l'internet que nous prenons aux productions de l'art en général ne tient-il pas pour une grande part au contenu de ce qui est raconte, a l'histoire, aux événements, aux motifs, au moins autant qu'a la manière de présenter et d'agencer ces motifs ? Nous nous demanderons donc, en définitive, s'il n'y a pas lieu de réunir la forme et le motif, les événements et le mécanisme mémoriel, de manière a rendre raison de l'intérêt que nous trouvons a l'autobiographie.

Ce dernier viendrait alors de la fictionnalisation profonde et implicite des événements bel et bien vécus par l'individu, de sorte que nous pouvons parler de l'autobiographie comme de l'un des cas particuliers du roman. I. Le principal intérêt de l'autobiographie : la mise en évidence du fonctionnement de la mémoire a.

L'autobiographie met en évidence les défaillances de la mémoire humaine Nous commencerons par adhérer à la thèse exprimée par le sujet qui nous occupe aujourd'hui.

En effet, il semble bien que le principal intérêt de l'autobiographie réside moins dans le contenu du récit, dans les événements narres par l'autobiographe, que dans la dénudation, la mise en évidence du fonctionnement de la mémoire.

En effet, non seulement le contenu d'une autobiographie est toujours soumis au doute (l'auteur n'inventerait-il pas des événements qu'il n'a pas vécu ? ne se flatterait-il pas lui-même au moyen de l'écrit ?) mais ce contenu ne concerne qu'une seule personne : l'autobiographe lui-même.

En revanche, le fonctionnement de la mémoire est un fait objectif, qui concerne tous les individus.

L'une des principales caractéristiques de ce fonctionnement est la défaillance : Rousseau insiste sur le fait que sa mémoire lui joue des tours, et qu'il lui a fallu réinventer, parfois, les événements dont il n'était pas certain de se souvenir parfaitement… b.

L'autobiographie met en évidence le fonctionnement sélectif de la mémoire Par ailleurs, nous pouvons dire que l'intérêt d'une autobiographie réside également dans le fait qu'elle met en évidence une autre caractéristique du fonctionnement de la mémoire : son caractère sélectif.

En effet, si nous nous referons aux Mémoires de Casanova nous pouvons constater que son auteur a tendance à ne se rappeler que des événements positifs de son existence.

Dans la mesure où l'écriture de ce texte répond d'abord a son intention de revivre par le biais de l'écriture les événements heureux de sa vie, nous pouvons constater qu'il n'a tendance à raconter que les moments positifs de son existence : ceux ou il disposait de beaucoup d'argent, ceux ou il était aime et amoureux… L'intérêt d'une autobiographie est donc, définitivement, de dévoiler, dénuder, le fonctionnement singulier de la mémoire, et tout particulierement la propension de cette dernière à retenir principalement les évènements qui flattent l'individu ou dont le souvenir lui est agréable… II. Scinder le mécanisme de la mémoire de son contenu : une mauvaise compréhension de la Littérature en général et du genre autobiographique en particulier ? a.

Propédeutique aux études littéraires : ne pas scinder la forme du fond, la signification du mécanisme littéraire Cependant, nous pouvons émettre une critique d'importance a l'égard de ce que nous venons d'affirmer : il se peut que la thèse que nous venons de soutenir soit caractéristique d'une mauvaise compréhension du phénomène. »

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