L'ESPRIT CRITIQUE DE BAYLE
Extrait du document
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PIERRE BAYLE, élevé dans le protestantisme, fit des études très poussées, à la suite desquelles, en l'espace de
quelques mois, il se convertit au catholicisme, puis redevint protestant.
Il quitta la France pour éviter d'être
poursuivi comme relaps, fut professeur de philosophie à Rotterdam, se compromit par les conseils de modération
qu'après la révocation de l'Édit de Nantes, il donna aux protestants réfugiés, fut destitué de son emploi, ruina sa
santé à force de travail et de polémiques et mourut à cinquante-neuf ans dans son exil hollandais.
PRINCIPALES ŒUVRES
Pensées diverses sur la comète (1682).
Le passage d'une comète, en 1680, sert de prétexte à Bayle pour critiquer les superstitions et l'idolâtrie, qui
ont fait plus de mal que l'athéisme.
Il affirme la nécessité de garder en toute circonstance une entière liberté
de jugement.
Nouvelles de la république des lettres (1684-1687) : revue périodique, dont Bayle fut l'unique rédacteur.
Ce que c'est que la France toute catholique sous le règne de Louis le Grand (1686) : ouvrage dirigé contre les
persécutions consécutives à la révocation de l'Édit de Nantes.
Dictionnaire historique et critique (1697).
Ouvrage encyclopédique fondé sur les données de l'érudition contemporaine.
Chaque article comprend une
partie historique et une partie critique, celle-ci réunissant des documents, des discussions et des remarques,
d'où se dégage une philosophie ennemie du dogmatisme.
L'ESPRIT CRITIQUE DE BAYLE
Ce penseur au caractère droit, qui mena une vie courageuse et difficile, est le continuateur des libertins érudits de
la génération précédente : La Mothe le Vayer, Gassendi, Naudé.
Il introduit dans un domaine que Descartes avait
respecté, celui de la croyance, le procédé cartésien du doute méthodique.
Il nie le surnaturel et les miracles.
Il
souligne l'opposition de la religion révélée et de la connaissance rationnelle.
Il commente irrévérencieusement la
Bible.
Il montre que la foi n'est pas une garantie certaine de moralité.
Il n'est pourtant pas véritablement sceptique.
Il admet que l'univers est régi par une sagesse supérieure,
incompréhensible à l'homme.
Il croit aux droits de la conscience.
Il professe une morale généreuse, qui rejoint la
tradition humaniste.
Il déteste l'intolérance, le fanatisme, toutes les formes de la violence.
Montesquieu, Voltaire, les encyclopédistes se sont nourris de la Lecture de ce philosophe.
Ils lui ont emprunté sa
méthode de discussion et ils ont trouvé dans son Dictionnaire une mine d'arguments et d'exemples à l'appui de leurs
thèses..
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