Les mémorialistes
Extrait du document
«
Les mémorialistes sont particulièrement nombreux dans la seconde moitié du XVIIIe siècle.
Les
uns, comme Bachaumont ou Marmontel, fournissent de précieux témoignages sur la société
de leur temps; d'autres, comme Mme Roland, révèlent l'emprise des idées nouvelles sur
certains esprits.
BACHAUMONT (1690-1771).
Louis Petit de Bachaumont, épicurien et incroyant, fut le secrétaire de Mme Doublet de Persan,
qui réunissait à La Paroisse, sorte d'académie semi clandestine, des gens de qualité à l'esprit
malicieux.
A jour fixe, chacun apportait son butin d'informations confidentielles.
Les échos
étaient triés et les plus dignes d'intérêt étaient consignés dans un Journal par Bachaumont.
A
la mort de ce dernier, deux « Paroissiens » prirent sa succession.
Ainsi parurent, à partir de
1777, les Mémoires secrets pour servir à l'histoire de la République des Lettres.
La chronique
des petits scandales a perdu une partie de sa saveur, mais l'ouvrage renseigne sur les moeurs
et les goûts de la société mondaine et il contient de nombreuses notices sur les publications
qui paraissaient sous le manteau.
MARMONTEL (1723-1799).
Le jeune paysan limousin Marmontel, après de solides études, entre en relations épistolaires
avec Voltaire qui l'attire à Paris.
Il se pousse dans le monde des Lettres et -acquiert
promptement de la célébrité.
Diversement doué, il écrit des tragédies, des poésies, des contes
moraux et deux romans « philosophiques », Bélisaire (1766) et Les Incas (1777), le premier en
faveur de la tolérance, le second contre l'esclavage.
Directeur du Mercure, il est nommé
secrétaire perpétuel de l'Académie et historiographe du Roi.
Pendant la Révolution, il s'installe
en Normandie, où il rédige ses Mémoires d'un père pour servir à l'instruction des enfants, qui
restent son meilleur titre aux yeux de la postérité.
Marmontel y évoque son village natal, ses
impressions de collégien, et, plus tard, l'atmosphère des salons parisiens, les faits marquants de
la vie littéraire et artistique, avec bonhomie et justesse.
MADAME ROLAND (1754-1793).
Marie-Jeanne Phlipon, future épouse de Roland de la Platière, fut élevée de manière très libre.
Sous la Révolution, elle réunit dans son salon de la rue Guénégaud les principaux membres de la
Gironde et elle fut guillotinée en même temps qu'eux en novembre 1793.
Pendant son
incarcération, elle rédigea ses Mémoires, autant pour occuper ses loisirs forcés que pour
justifier sa conduite.
Si Mme Roland manque de goût et de pénétration, elle atteint à une réelle
grandeur par la pureté de son idéal et surtout par l'énergie et l'enthousiasme qui l'animent aux
heures les plus tragiques : « Derrière les grilles et les verrous, écrit-elle à Buzot de sa prison de
l'Abbaye, je jouis de l'indépendance de la pensée...
et je suis plus paisible avec ma conscience
que mes oppresseurs ne le sont avec leur domination...
Les tyrans peuvent m'opprimer, mais
m'avilir ? jamais, jamais! ».
»
↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓