LES FRÉNÉTIQUES
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Les poètes « frénétiques » sont des révoltés, en lutte ouverte contre toutes les valeurs consacrées.
Leur attitude
répond à un besoin ardent de se dépasser en affirmant, par le défi ou le blasphème, la toute-puissance de l'homme
Pétrus Borel (1809-1859) publia en 1832 un recueil de Rhapsodies, tumultueuses variations en vers sur le thème de
la révolte; puis des contes cruels, réunis sous le titre Champavert (1833); enfin un roman au style parfois
apocalyptique, Madame Putiphar (1839).
Borel lasse souvent par ses excentricités tapageuses et ses raffinements
macabres ; mais il laisse apparaître la logique exaspérée d'une intelligence qui a sondé les plaies de la société et les
abîmes du coeur.
Théophile Dondey, dit Philothée O'Neddy (1811-1875), écrivit d'abord quelques poèmes incendiaires,
Rodomontade, Nécropolis; puis il publia, en 1833, un recueil poétique, Feu et Flammes, qui évoque dans une langue
originale et souvent éclatante la bohème des « bousingos ».
O'Neddy semble cultiver avec prédilection
l'extravagance et le mauvais goût; mais on découvre, sous ses outrances volontaires, l'angoisse d'un homme qui,
après avoir vainement cherché une évasion dans l'amour, dans la gloire et dans un idéal libertaire, s'abandonne au
désespoir et aspire à la mort..
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