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LES FOYERS DE RÉNOVATION SCÉNIQUE

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ANTOINE ET LE THÉATRE LIBRE. Un jeune employé de la Compagnie du Gaz que possédait la passion du théâtre, André Antoine (1858-1943), voulut fonder une scène indépendante, où des pièces d'une conception nouvelle seraient interprétées dans le sens du naturel& et de la vie. Telle fut l'origine du Théâtre libre, qui, en neuf ans (1887-1896) contribua puissamment à l'essor de l'art dramatique français. Soucieux, avant tout, de rompre avec les conventions surannées et d'élargir l'horizon du théâtre, Antoine accueille libéralement des oeuvres de tendances diverses. Il révèle ou consacre les talents d'Eugène Brieux, François de Curel, Henri Lavedan, Émile Fabre, Georges Courteline; dans un pays encore peu accueillant aux dramaturges étrangers, il réussit à éveiller la curiosité du public pour les maîtres du théâtre européen de son temps : l'Allemand Gerhart Hauptmann; les Russes Tourguenieff et Léon Tolstoï (La Puissance des ténèbres); le Suédois Strindberg; les Norvégiens Björnston et Ibsen (Le Canard sauvage).

« ANTOINE ET LE THÉATRE LIBRE. Un jeune employé de la Compagnie du Gaz que possédait la passion du théâtre, André Antoine (1858-1943), voulut fonder une scène indépendante, où des pièces d'une conception nouvelle seraient interprétées dans le sens du naturel& et de la vie.

Telle fut l'origine du Théâtre libre, qui, en neuf ans (1887-1896) contribua puissamment à l'essor de l'art dramatique français. Soucieux, avant tout, de rompre avec les conventions surannées et d'élargir l'horizon du théâtre, Antoine accueille libéralement des oeuvres de tendances diverses.

Il révèle ou consacre les talents d'Eugène Brieux, François de Curel, Henri Lavedan, Émile Fabre, Georges Courteline; dans un pays encore peu accueillant aux dramaturges étrangers, il réussit à éveiller la curiosité du public pour les maîtres du théâtre européen de son temps : l'Allemand Gerhart Hauptmann; les Russes Tourguenieff et Léon Tolstoï (La Puissance des ténèbres); le Suédois Strindberg; les Norvégiens Björnston et Ibsen (Le Canard sauvage). Metteur en scène, Antoine procède à des réformes techniques capitales.

Dans son désir de restituer l'atmosphère propre à chaque oeuvre, il veille à la vérité du décor et des costumes, utilise les jeux variés de la lumière, en particulier le clair-obscur.

Il apprend aux acteurs à rechercher la justesse des gestes et des intonations; à exploiter, grâce à une mimique expressive, les ressources du silence; enfin et surtout, à renoncer à tout succès personnel pour se mettre au service d'un ensemble.

« L'idéal absolu de l'acteur, déclarait-il, doit être de devenir un clavier, un instrument merveilleusement accordé dont l'auteur jouera à son gré.

» Toutes ces innovations allaient dans le sens des tendances du moment : aussi, malgré son éclectisme, Antoine donna-t-il l'impression de servir l'esthétique naturaliste. LUGNÉ-POE ET LE THÉATRE DE L'OEUVRE. Une réaction contre le Théâtre libre se dessine en 1890: Joseph Péladan fonde le théâtre de la Rose-Croix, qui joue des pièces d'inspiration mystique.

L'année suivante, Paul Fort crée le Théâtre d'art, qui offre surtout au public des pièces d'atmosphère symboliste : adaptations scéniques de Mallarmé, de Rimbaud, de Jules Laforgue; pièces de Verlaine ou de Maeterlinck.

Paul Fort, malheureusement, dispose de moyens limités.

En 1893, il abandonne son entreprise à Lugné-Poe (1869-1940), qui transforme le Théâtre d'art en théâtre de l'Oeuvre.

Le premier succès de Lugné-Poe fut Pelléas et Mélisande, de Maeterlinck. Le théâtre de l'Oeuvre devint décidément le champ des expériences dramatiques du symbolisme.

Le spectacle s'accompagnait souvent d'une conférence où se trouvait défini l'esprit de la pièce représentée.

Lugné-Poe prit comme point de départ les réformes d'Antoine, mais il introduisit sur la scène le mystère et la poésie.

A l'exemple d'Antoine encore, mais plus systématiquement, il révéla des pièces étrangères; il dut ses principaux succès à Ibsen (Maison de poupée, Un Ennemi du peuple), à Björnston, à Gogol, à Hauptmann.. »

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