Le tourisme n'est-il qu'une simple consommation ?
Extrait du document
«
Le tourisme est aujourd'hui une industrie.
Le touriste est un consommateur.
Il consomme la mer, le soleil et les
palmiers, les «quatre S» (sex, sea, sand, sun) et les «trois F» (faune flore, folklore).
Les publicités proposent de
nouvelles formules de voyages, des moyens de transport, des pays, des hébergements, des prestations.
Il n'est plus
un secteur du tourisme qui échappe désormais à la consommation.
Le tourisme est-il en train de se réduire à cet
aspect ? Comment peut-on faire pour qu'il en soit autrement ?
Le mot «consommation» a deux sens.
Économiquement, il désigne l'achat et l'usage d'un bien et s'oppose à
production.
Psychologiquement et dans un sens général, il évoque une attitude passive et s'oppose à action.
On
parlera d'un consommateur de spectacles ou de télévision.
Pour empêcher le tourisme d'être une simple
consommation dans les deux sens du terme, on pourrait agir à deux niveaux : celui du touriste et celui des
organismes de voyages.
«Les jeunes, dit Haulot, ou plus exactement leur puissance d'achat, sont à la base d'un grand nombre d'initiatives
touristiques nouvelles, dont ils ont d'ailleurs établi eux-mêmes les itinéraires et défini les conditions
d'accomplissement.» Voilà une attitude qui ne relève pas de la pure consommation.
Le touriste doit pouvoir organiser
son voyage.
Cela suppose curiosité et esprit d'initiative : lire des ouvrages sur la région que l'on va visiter, établir
son itinéraire, parler avec les gens, aller dans les villages hors des sentiers battus, manger la cuisine locale...
Ce
sont là des comportements actifs qui ne se limitent pas à l'achat d'un produit.
Mais les organismes de tourisme peuvent aussi intervenir en renseignant avant le départ le voyageur sur le pays
visité.
Quelques-uns le font, publient des brochures, organisent des réunions d'information, des stages de langues.
Dans le déroulement du voyage, certains voyagistes laissent le touriste libre de se déplacer, d'aller où il veut, se
contentant de lui fournir quelques renseignements pratiques, adresses et numéros de téléphone, par exemple...
D'autres insistent sur le sport, l'aventure, l'exploration.
Le touriste est un consommateur.
Il a payé un forfait, mais il
n'est pas purement passif.
Certains organismes de tourisme social s'efforcent également de faire participer le
vacancier à des tâches matérielles ou à l'animation des soirées.
Mais il s'agit là de cas particuliers.
La plupart des touristes veulent consommer.
C'est le but de leurs vacances.
L'individu dans sa vie quotidienne sert quelqu'un ou sert à quelque chose, dit Alain Laurent dans Libérer les
vacances ? Et pendant les vacances, il désire être servi.
Pour des milliers qui se bronzent sur les plages, consomment, combien acceptent de faire l'effort que demandent des
vacances actives ? Le touriste désire, en fait, être materné, pris en charge.
Il préfère qu'on décide à sa place, d'où
les difficultés rencontrées par les organismes de tourisme social pour le faire participer à l'animation des villages de
vacances.
Par ailleurs, la plupart des voyagistes cherchent à faire du touriste un simple consommateur.
C'est là leur rôle.
La
publicité va dans ce sens.
Le tourisme représente une affaire commerciale.
Il faut donc que le touriste consomme.
Avec le développement de la publicité touristique et des vacances organisées, le tourisme va sans doute devenir de
plus en plus une simple consommation.
Cependant, une réaction commence à s'amorcer.
Elle est le fait des jeunes
qui recherchent des formes de vacances plus actives.
Est-ce une simple mode ? Il est peut-être trop tôt pour le
savoir..
»
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