Le tort de Camille et Perdican, c'est qu'ils préfèrent jouer la vie, plutôt que vivre. Commenter ce jugement ?
Extrait du document
Toute la scène a été préparée d'avance par Perdican qui a organisé une
petite mise en scène afin de rendre Camille jalouse. On a ici une double-
énonciation, caractéristique du discours théâtral, puisque les propos de
Perdican sont autant sinon davantage adressés à Camille qu'à Rosette.
à
analyser l'habileté rhétorique de Camille et Perdican dans la scène 5 de l'acte
II : la discussion se transforme en débat polémique sur l'amour en général et
sur les conceptions particulières que s'en font les deux personnages. Chacun
développe une argumentation rigoureuse fondée sur un parcours argumentatif
précis ayant pour but de réfuter la thèse de l'adversaire et d'imposer la
sienne : on est ici toujours dans le jeu théâtral et oratoire et non dans la
sincérité.
3)
Une structure répétitive
La structure
répétitive de la pièce témoigne de cette primauté du jeu dans le comportement
des personnages. On observe dans la pièce trois actions dramatiques qui se
comprennent cependant comme deux unités distinctes : les intrigues amoureuses
principales et secondaires se complètent et sont solidairement unie alors que
l'intrigue accessoire des grotesques ( la lutte d'amour-propre entre Blazius et
Bridaine) semble n'en être que le reflet dégradé.
à
étudier la propension des grotesques à la répétition : leurs récits ne font que
répéter, en plus grotesque, ce qui est représenté par l'action dramatique.
à
étudier la tendance de Perdican à dupliquer mécaniquement son discours amoureux
en passant de Camille à Rosette, comme s'il jouait toujours le même rôle :
évocation du passé ( la scène 4 de l'acte II reprend la scène 3 de l'acte I), le
duo amoureux ( la scène 3 de l'acte III reprend la scène 5 de l'acte II)
à
L'affrontement de Camille et Perdican est mimétique de l'affrontement entre
Blazius et Bridaine.
II)
Les causes profondes de ce primat du
jeu et de l'apparence trompeuse
1)
L'orgueil
Camille et Perdican
étaient promis l'un à l'autre depuis longtemps et la rencontre trop habilement
combinée par le baron devait préluder à un mariage heureux. Mais chacun d'eux
repousse à son tour l'heureux projet en se laissant aller à un mouvement de
vanité et d'orgueil.
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