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L'ART DE LOTI

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Né d'une famille protestante, à Rochefort, JULIEN VIAUD y passa son enfance. La ville est triste. Il resta cependant attaché à cet Aunis, dont il aimait les horizons plats. L'exemple de son frère aîné, chirurgien de la marine, lui donna l'idée de préparer l'École navale. Il y fut admis en 1861. L'un de ses premiers voyages le mena jusqu'à Tahiti, où il reçut d'une jeune indigène le surnom de Loti, qu'il garda comme pseudonyme. Il séjourna dans de nombreux pays : Sénégal, Turquie, Chine, Japon, Maroc, Palestine, Inde, Perse, Égypte. Il fit la campagne du Tonkin et la campagne de Chine. Retraité en 1910, avec le grade de capitaine de vaisseau, il reprit du service pendant la guerre. Sa carrière d'écrivain se déroula en marge de cette existence active. L'obligation faite aux marins de tenir un journal de bord se transforma pour lui en une habitude littéraire. Ses descriptions, ses récits de voyage proviennent de ce carnet de route, qu'il rédigea scrupuleusement et dont la majeure partie est encore inédite. Quelques années après le grand succès de Pêcheur d'Islande, il était entré à l'Académie (1891). On ne saurait dire qu'il survécut à sa propre gloire. Pourtant, lorsqu'il mourut en 1923, à Hendaye, où il s'était retiré, il était déjà un peu oublié.

« PIERRE LOTI (1850-1923) Né d'une famille protestante, à Rochefort, JULIEN VIAUD y passa son enfance.

La ville est triste.

Il resta cependant attaché à cet Aunis, dont il aimait les horizons plats.

L'exemple de son frère aîné, chirurgien de la marine, lui donna l'idée de préparer l'École navale.

Il y fut admis en 1861.

L'un de ses premiers voyages le mena jusqu'à Tahiti, où il reçut d'une jeune indigène le surnom de Loti, qu'il garda comme pseudonyme.

Il séjourna dans de nombreux pays : Sénégal, Turquie, Chine, Japon, Maroc, Palestine, Inde, Perse, Égypte.

Il fit la campagne du Tonkin et la campagne de Chine.

Retraité en 1910, avec le grade de capitaine de vaisseau, il reprit du service pendant la guerre. Sa carrière d'écrivain se déroula en marge de cette existence active.

L'obligation faite aux marins de tenir un journal de bord se transforma pour lui en une habitude littéraire.

Ses descriptions, ses récits de voyage proviennent de ce carnet de route, qu'il rédigea scrupuleusement et dont la majeure partie est encore inédite. Quelques années après le grand succès de Pêcheur d'Islande, il était entré à l'Académie (1891).

On ne saurait dire qu'il survécut à sa propre gloire.

Pourtant, lorsqu'il mourut en 1923, à Hendaye, où il s'était retiré, il était déjà un peu oublié. PRINCIPALES ŒUVRES Aziyadé (1879) : roman publié sans nom d'auteur.

Rarahu, idylle polynésienne (1880). Le Roman d'un spahi (1881). Mon frère Yves (1883).

Pêcheur d'Islande (1886).

Ces deux romans mettent en scène la vie des marins bretons. Madame Chrysanthème (1887). Ramuntcho (1897). L'Inde sans les Anglais (1903), Vers Ispahan (1904) : récits de voyage. Les Désenchantées (1906). Dans ce roman, Loti raconte la vie des femmes turques d'après les confidences qu'il aurait reçues de certaines d'entre elles.

Un livre publié en 1923, Le Secret des Désenchantées, prouve qu'il fut victime d'une mystification montée par une jeune Française, qui s'était fait passer auprès de lui pour une Turque. La Mort de Philae (1909).

Un pèlerin d'Angkor (1911).

Ouvrages consacrés respectivement à l'Égypte et à l'Indochine. LA PERSONNALITÉ DE LOTI Il se met en scène avec complaisance sous des traits qui enchantaient le public de l'époque : aristocrate sans morgue, grand voyageur, artiste raffiné, dont le prestige fascine les femmes de toutes les conditions et de tous les pays.

Il s'abandonne sincèrement au charme de ses aventures.

Il reste cependant assez maître de lui pour observer curieusement les moeurs exotiques, recueillir des impressions rares, enrichir son musée de souvenirs.

Un tel homme aurait dû être heureux.

Or il y a chez lui un fond de tristesse : hantise du vieillissement et de la mort, nostalgie de la foi perdue, regret de voir disparaître avec les vieilles civilisations tout un trésor de poésie, désespoir de ne pas pouvoir retenir le bonheur.

Il pense et il sent comme Chateaubriand. • L'ART DE LOTI Les moyens stylistiques dont il dispose, sont médiocres : un vocabulaire plutôt restreint, que la présence de termes exotiques enrichit insuffisamment, une syntaxe élémentaire.

En somme la technique simpliste d'un écrivain amateur. Pourtant il conte admirablement.

Il atteint sans peine à la poésie ou à l'émotion.

C'est un grand peintre de la nature. Le désert d'Arabie, l'Afrique équatoriale, l'Égypte, la Perse, Pondichéry, Singapour, Pékin, les ruines d'Angkor lui ont inspiré des descriptions éclatantes.

Il n'est pas moins habile à évoquer le brouillard cotonneux des mers d'Islande, et ces prairies veloutées proches de Stamboul, où les femmes voilées passent comme des ombres. On se laisse facilement séduire par cet écrivain, quitte à réagir l'instant d'après.

Car avec lui, « on craint toujours de céder au charme facile, à la sensiblerie, à la mélodie d'opéra-comique » (André Rousseaux).. »

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