Devoir de Français

La poésie vous semble-t-elle un genre approprié à l'évocation du voyage ?

Extrait du document

Ex : Verlaine, « Charleroi » : Quoi donc se sent ? L'avoine siffle. Un buisson gifle L'oeil au passant. à Dans cette strophe le son [s] et les rimes en « iffle » figurent de façon auditive et immédiate le vent cinglant, soufflant sur le paysage.   III)                ...qui invite le lecteur à un voyage initiatique   La poésie est véritablement un genre approprié à l'évocation du voyage, car le poème lui-même se présente comme un voyage, voyage à travers les mots et les sons.   -La lecture d'un poème peut être appréhendée comme un véritable voyage initiatique. Le lecteur doit apprendre à décoder le langage poétique, à interpréter les figures, le rythme, les sonorités. Le poème est souvent un monde inconnu que découvre le lecteur. Formuler la teneur de ce « voyage poétique » n'est pas toujours chose aisée.   - Mais à ce voyage initiatique qu'est le poème peut aboutir à une découverte qui confine parfois au magique ou au sacré.

« Analyse du sujet et problématisation Ce sujet met en jeu la puissance d'évocation et d'évasion de la poésie. La poésie est ici appréhendée en tant que genre littéraire, en opposition avec les autres genres.

Il s'agit un genre littéraire très ancien aux formes variées qui se constitue aussi bien en vers qu'en prose et dans lequel l'importance dominante est accordée à la "forme".

La poésie fait une utilisation maximale des ressources de la langue : le travail sur la forme démultiplie la puissance de la signification des mots.

Elle apparaît donc comme le genre par excellence de l'évocation, ce terme ayant au départ une connotation magique. En effet, évoquer consiste à faire apparaître visuellement une entité de façon quasi magique.

La poésie a donc, par son travail sur la forme et sur les potentialités de signification des mots, un réel pouvoir d'évocation.

Mais retenons aussi le second sens d'évoquer : rappeler des évènements passés. L'expression « évocation du voyage » fait écho au poème « Invitation au voyage de Baudelaire » et permet de questionner la puissance d'évasion de la poésie à travers son pouvoir d'évocation. Le questionnement sur le caractère approprié du genre poétique à cette fin évocatoire invite à passer en revue les autres genres littéraires sur ce sujet d'autant plus que le sens le plus courant du nom « évocation » est la simple mention ou allusion : on retrouve donc des évocations dans l'importe quel type de texte Il convient de bien avoir à l'esprit tous ces différents niveaux de sens du terme évocation. Le terme de voyage mérite aussi d'être analysé : ce voyage peut avoir lieu aussi bien dans le temps que dans l'espace. Problématique : La poésie peut-elle faire voyager, rendre compte d'un voyage ? A-t-elle le pouvoir de rendre présent par les mots un voyage auquel elle convierait son lecteur ? Invite souvent à un voyage inoubliable et vertigineux ( le voyage = le parcours du poème) : lecteur porté, bercé par le rythme et la mélodie poétique + poème est une sorte de voyage initiatique au terme duquel on découvre beauté et vérité. I) Si le récit apparaît comme le genre le plus approprié à l'évocation du voyage… Il s'agit de traiter ici du genre du récit de voyage (réel ou imaginaire)qui apparaît a priori comme ce qui évoque le plus immédiatement le voyage et transporte le lecteur dans de nouveaux horizons.

On prend ici le terme d'évocation dans son sens le plus courant d'allusion ou de mention. - La dimension narrative du récit de voyage lui permet d'évoquer le voyage réalisé de façon complète, mêlant les descriptions des nouvelles contrées explorées et la narration des évènements et péripéties arrivées au narrateur durant ce voyage.

Il est vecteur d'évasion et d'exotisme. Ex : Dans L'Histoire d'un voyage fait en la terre du Brésil, Jean de Léry alterne des chapitres descriptifs très détaillés sur la faune et la flore du Brésil avec des chapitres narratifs racontant ses aventures au Brésil (notamment les chapitres sur le voyage en mer qui prend souvent une connotation épique) - Le récit de voyage, surtout lorsqu'il est fondé sur un voyage réel, témoigne par ailleurs d'un souci de vérité.

Ce qui est dit doit être fidèle à ce qui a été vu, le locuteur doit rendre compte de ses découvertes avec la plus grande exactitude.

Cela implique que la subjectivité demeure en retrait: les sentiments ou les opinions du locuteur doivent s'effacer autant que possible devant l'observation de la réalité.

Le discours du récit de voyage se veut donc objectif et transparent: ce qui est visé, c'est la parfaite concordance des mots et des choses vues.

Le récit de voyage veut rendre les choses vues présentes aux yeux du lecteur de la façon la plus objective.

Cette dimension authentique implique, même dans les récits de voyage imaginaire, une recherche du pittoresque : Ex : Les récits de voyages de Jules Vernes où fourmillent des détails précis afin de garantir une objectivité de l'auteur. - Le récit de voyage apparaît aussi comme le genre par excellence de l'évocation du voyage car, il implique un processus d'illusion référentielle, d'identification du lecteur à l'écrivain-voyageur.

Il s'agit, en effet, d'un récit utilisant très souvent la première personne ; le lecteur a donc l'impression d'être le héros du voyage et de découvrir, en même temps que le narrateur, de nouveaux horizon. II) … la poésie a une puissance d'évocation sans pareil… - La poésie peut être fondée sur un voyage que le poète veut faire partager : elle est parfois choisie comme vecteur de l'exotisme.

C'est le cas surtout de la poésie symboliste du XIXe siècle à travers des poètes comme Baudelaire ou Verlaine, par exemple.

La poésie de Charles Baudelaire dans Les Fleurs du mal (1857) est fortement imprégnée de l'Orient, de ses odeurs, de ses parfums et couleurs, et des sensations puissantes. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles