La philosophie de Sartre
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«
EXISTENTIALISME ET HUMANISME
La philosophie de Jean-Paul Sartre se réfère à un système de pensée nommé « existentialisme
».
Selon ce système, l'existence ne se déduit pas, ne se démontre pas : elle est là, tout
simplement, elle surgit, elle s'impose à la conscience comme une donnée irréductible, préalable
à toute expérience.
L'existentialisme est à ses origines une philosophie chrétienne, qui recourt
à Dieu comme principe et comme justification.
Mais à l'existentialisme chrétien, illustré dans les
temps modernes par le philosophe danois Kierkegaard, puis au XXe siècle par Jaspers et Gabriel
Marcel, s'oppose un existentialisme athée, représenté notamment par le philosophe allemand
Heidegger.
Sartre est un existentialiste athée : selon lui, l'homme, pour justifier sa propre
existence et donner un sens à sa vie, ne peut compter que sur lui-même.
L'existentialisme est
un humanisme : tel est le titre de l'essai où il a exposé sa doctrine sous la forme la plus
accessible; tel est le postulat fondamental de sa pensée.
LA CONDITION DE L'HOMME
L'homme surgit dans un monde d'existants bruts, au milieu d'autres réalités humaines; il est
plongé dans un ensemble de conditions historiques et matérielles qui définissent sa situation.
Toute conscience humaine existe « pour soi », mais trouve en face d'elle une réalité objective
enfermée en « soi », opaque, impénétrable.
Le problème est, pour chacun, de vivre sa propre
expérience et de se construire en recourant à ses seules forces.
Nous devons nous
considérer, en effet, comme « délaissés », c'est-à-dire livrés à nous-mêmes.
Ce délaissement
engendre le « désespoir », qui est le sentiment de ne pouvoir attendre aucun secours ni du ciel
ni d'une doctrine toute faite, et l' « angoisse », qui est la conscience de notre « totale et
profonde responsabilité ».
LA RESPONSABILITÉ DE L'HOMME
L'homme doit assumer cette responsabilité dans le plein exercice de sa liberté.
S'il accepte
des formules données a priori, s'il se retranche derrière des traditions ou des habitudes, s'il
s'égare dans des rêveries chimériques, il renonce à être lui-même et succombe à la « mauvaise
foi ».
Il n'est d'action valable que dans l'authenticité.
Cette authenticité résulte d'une analyse
objective des situations toujours neuves que nous ménage une vie en perpétuel devenir.
Chaque situation nous impose un choix original, qui nous engage et qui engage autrui.
Il est
impossible de s'y dérober, puisque l'abstention même est un choix.
D'où le devoir de faire face
et de chercher, pour chaque problème, la solution qui nous paraît convenir à notre dignité : la
morale est une invention de chaque instant.
L'engagement social dont Sartre a fait sa loi est la
conséquence logique d'un humanisme concret qui ne saurait se fixer dans des principes et ne
prend de sens que par l'action quotidienne : « L'homme est ce qu'il fait »; « L'homme n'est rien
d'autre que ce qu'il se fait.
».
»
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