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La nouvelle critique

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Gaston Bachelard et Maurice Blanchot comptent parmi les principaux initiateurs de la « Nouvelle Critique », dont les ambitions se sont affirmées avec vigueur depuis une quinzaine d'années. Les représentants de ce mouvement opposent aux enquêtes traditionnelles de l'histoire littéraire, qui tendent à restituer la genèse des oeuvres, leur effort pour saisir directement l'originalité de chaque création grâce à un contact direct avec le texte et, parfois, au recours à des disciplines comme la psychanalyse ou la linguistique. L'un d'eux, Roland Barthes, met en cause la « critique érudite » qui, selon lui, propose « un recensement des faits très soigneux, souvent très fin, mais dont on coupe prudemment l'interprétation au moment même où elle deviendrait éclairante ». Cette prise de position a été à l'origine d'un débat, ouvert en 1965 par Raymond Picard dans un pamphlet intitulé : « Nouvelle Critique ou Nouvelle Imposture ? »

« Gaston Bachelard et Maurice Blanchot comptent parmi les principaux initiateurs de la « Nouvelle Critique », dont les ambitions se sont affirmées avec vigueur depuis une quinzaine d'années.

Les représentants de ce mouvement opposent aux enquêtes traditionnelles de l'histoire littéraire, qui tendent à restituer la genèse des oeuvres, leur effort pour saisir directement l'originalité de chaque création grâce à un contact direct avec le texte et, parfois, au recours à des disciplines comme la psychanalyse ou la linguistique.

L'un d'eux, Roland Barthes, met en cause la « critique érudite » qui, selon lui, propose « un recensement des faits très soigneux, souvent très fin, mais dont on coupe prudemment l'interprétation au moment même où elle deviendrait éclairante ».

Cette prise de position a été à l'origine d'un débat, ouvert en 1965 par Raymond Picard dans un pamphlet intitulé : « Nouvelle Critique ou Nouvelle Imposture ? » En fait, les orientations de la « Nouvelle Critique » sont très diverses.

Ainsi Georges Poulet (Études sur le temps humain, 195o; La Distance intérieure, 1952) montre que tout écrivain témoigne d'une expérience originale du temps et de l'espace.

Jean-Pierre Richard (Littérature et Sensation, 1954; Poésie et Profondeur, 1955; L'Univers imaginaire de Mallarmé, 1962) tâche de retrouver l'élan de l'acte créateur et la fraîcheur de la perception immédiate à travers les thèmes et les motifs livrés par l'oeuvre romanesque ou poétique.

Charles Mauron cherche les « métaphores obsédantes » qui révèlent les secrets de la subconscience.

Jean Rousset s'interroge sur la signification profonde des formes mises au jour par l'analyse du langage. Ces recherches concourent à stimuler la réflexion critique et à élargir l'horizon des historiens de la littérature. L'Université d'aujourd'hui, tout en demeurant fidèle à des méthodes qui ont fait leurs preuves et qui sont pratiquées avec une rigueur de plus en plus exigeante, accueille volontiers, à côté des enquêtes de genèse, les études de thèmes, de structures, de techniques.

De telles études risquent pourtant d'apparaître fragiles, quand elles négligent de prendre appui sur une information solide et accordent crédit aux intuitions incontrôlées : « Une bonne étude structurale », écrit Claude Lévi-Strauss, « suppose toujours qu'on ait avec ferveur interrogé l'Histoire ».. »

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